Devenu une vraie Arlésienne au fil des ans, l’Emotiva RMC-1, processeur Home-cinéma 16 canaux équipé des décodeurs nouvelle génération Dolby Atmos et DTS:X, se laisse enfin approcher. Voici le banc d’essai complet d’un appareil, dont les promesses pouvaient sembler un peu trop ambitieuses…Le verdict est pourtant sans appel.
Après un XMC-1 qui aura su se faire une place de choix, sans compter le petit BasX MC-700 lancé quelques années plus tard, il aura fallut se montrer extrêmement patient avant de voir arriver le RMC-1, qui a laissé pensé à bien des égards que le fabricant américain avait peut-être eu les yeux plus gros que le ventre.
La promesse a finalement été tenue, et le processeur Emotiva a d’abord été lancé aux USA à la fin du printemps, il est désormais disponible en France depuis le mois de juin au prix public indicatif de 5 990 €.
Présentation du Emotiva RMC-1
Le RMC-1 marque clairement une rupture vis-à-vis des précédents processeurs de la marque. Le design de l’appareil reste très sobre et brut sans être austère, et malgré le fait qu’il sera dans la plupart des cas insérés dans le rack d’une salle dédiée, je trouve qu’il dégage un certain charme pour ne pas dépareiller dans un salon. Les codes Emotiva en termes d’esthétiques sont surtout bousculés au niveau de la façade, qui est très certainement la plus épurée que j’ai pu voir dans cette catégorie-là. Bien que l’on soit plutôt habitué à avoir accès à un certain nombre de fonctionnalités et options directement depuis la façade, voire quelques connectiques, le constructeur américain fait le choix du minimum absolu : un double afficheur OLED, une prise casque en jack 3.5mm, un port USB, une entrée auxiliaire, et un potentiomètre…qui n’en est pas vraiment un.
Il s’agit en réalité d’une roue multiaxes, qui permet évidemment dans un premier temps d’ajuster le niveau de volume, mais qui fait aussi office de « joystick » pour naviguer dans les menus et réglages. Chacun pourra toujours jauger l’intérêt réel de la chose, la proposition étant plutôt singulière, il faut au moins lui reconnaître cela. Le double afficheur OLED est par contre nettement plus attrayant, l’éclairage en bleu fait toujours son effet, mais le plus intéressant est surtout à chercher du côté des nombreuses informations affichées. D’un coté la vidéo avec le nom de l’entrée HDMI, la résolution de l’image en entrée, la fréquence d’image, la chrominance et la profondeur de bits. De l’autre le son, avec le format sonore, la fréquence d’échantillonnage, la résolution, et le mode d’écoute du DSU. En sachant qu’il est d’ailleurs possible de customiser dans une certaine mesure certains éléments affichés, en inversant par exemple les informations vidéo et sonores affichés par défaut sur la gauche, et l’indicateur du niveau de volume. Ou de réduire l’affichage à certaines informations uniquement telles que le bitstream, la vidéo…
Les éléments de conception du RMC-1 constituent également une surprise, dans le sens ou le fabricant souhaitait afficher d’autres ambitions en développant son propre DSU (en collaboration étroite avec Dolby), afin de parvenir à gérer 16 canaux discrets, tout en se laissant suffisamment de marge de manœuvre pour aller au-delà des 20 canaux par le biais d’un module additionnel, quelque part dans le futur.
L’autre point différenciant du processeur Emotiva, c’est le choix du tout nouveau DSP SHARC de 5ème génération, le cerveau de l’appareil, implanté avec un code entièrement propriétaire, et conception entièrement symétrique sur l’ensemble du trajet du signal audio. Ce qui se matérialise par l’implantation de 16 DAC AKM AK4490 Veritas en mode mono. Autrement dit chaque canal possède son propre trajet, un cheminement qui se rapproche davantage dans l’idée de ce que l’on peut voir plus habituellement sur certains intégrés, DAC ou préamplis Hi-Fi. D’ailleurs, il est à noter que les entrées analogiques s’appuient sur des puces de conversion A/N 768 kHz/32 bits AK5572. Quant à la Zone 2, pour ceux qui souhaiteraient piloter une seconde pièce d’écoute en stéréo, les opérations de conversion sont là encore assurées par un DAC AK4490 séparé.
La connectique est relativement fournie, l’Emotiva RMC-1 propose ainsi 8 entrées et 2 sorties HDMI 2.0b compatibles 4K/60Hz, HDCP 2.2, HDR10/HDR10+, HLG, Dolby Vision et Audio Return Channel (ARC). Nous trouvons également 3 entrées audio analogiques RCA, 4 entrées audio optiques Toslink et SPDIF coaxiales, une entrée analogique stéréo XLR, une entrée numérique AES/EBU, 1 sortie audio optique/coaxiale, une sortie RCA Zone 2, 16 sorties pre-out XLR, et 3 sorties subwoofer XLR, dont 2 partagées avec les canaux Height. Autrement dit, pour une configuration avec 2 ou 3 subwoofers par exemple, il faudra sacrifier un ou deux canaux en hauteur.
On mentionnera enfin le retour de l’entrée USB DAC compatible PCM 192 kHz/24 bits et DSD (DoP) pour raccorder un PC/Mac, une prise Ethernet, un port USB-A (pour MAJ), et pour terminer 4 sorties à déclenchement 12V, et une entrée/sortie IR. Et bien sûr, les trois emplacements pour les futures cartes d’extension. Une connectique complète, qui propose absolument tout ce que l’on peut attendre, dommage en revanche, que l’on perdre les sorties pre-out en RCA. Ce n’est pas forcément un problème pour les canaux principaux, mais cela peut s’avérer un peu plus gênant en fonction des subwoofers utilisés, nécessitant dès lors d’utiliser adaptateur XLR vers RCA. Sans oublier l’entrée analogique 7.1 que certains utilisateurs appréciaient particulièrement sur le XMC-1.
La télécommande et les accessoires
Le packaging est particulièrement soigné, comme souvent chez la marque. Parmi les accessoires fournis, l’Emotiva RMC-1 est accompagné d’un microphone USB, un trépied, une antenne AM/FM, un câble trigger, et forcément une télécommande. Pour ceux qui n’auraient jamais pu prendre en main celle du XMC-1, ils se diront probablement que nos amis américains aiment la démesure.
Elle est littéralement énorme (une brique), mais au-delà de ses proportions un peu excessives, Emotiva aurait pu faire mieux que de proposer une simple déclinaison de celle du XMC-1. Ne serait-ce qu’en proposant au minimum un rétroéclairage des touches par exemple, et décaler l’entrée tuner FM à un endroit plus pertinent qu’en première position. Pour le reste, difficile de nier qu’elle est à la fois très solide avec son châssis en métal, et aussi extrêmement complète en donnant accès aux sources, aux réglages à la volée des niveaux des canaux centre/sub/surround/hauteur, aux modes d’écoutes, aux préréglages, etc.
C’est l’une des rares télécommandes ou j’ai réellement l’impression de vraiment utiliser de manière compréhensible toutes les fonctionnalités proposées, à l’exception du Tuner et de la Zone 2. Une application est également disponible pour commander le processeur depuis un smartphone iOS ou Android, mais visuellement elle n’a pas grand-chose d’attrayant.
Quid du Dirac ? Quelles options de réglages ?
En l’absence Dirac Live, qui devrait logiquement arriver quelque part d’ici la fin d’année d’après le fabricant – qui aurait débuté l’intégration du code plus tardivement que prévu suite à quelques soucis de compatibilité avec le chipset ADI de dernière génération utilisé par le RMC-1; sans compter la nouvelle version et le nouveau business-modèle de Dirac qui induit probablement un certain nombre de changements –, le RMC-1 laisse pour l’heure deux choix. D’un côté, utiliser le logiciel Room EQ Wizard (REW), un outil terriblement complet (à défaut d’être toujours stable), qui permet de générer directement des profils d’égalisation sur le processeur, un peu dans le même esprit que les profils Dirac. Il n’est toutefois pas à la portée de tous, tant les subtilités sont nombreuses.
La seconde possibilité, c’est de passer directement par l’égaliseur paramétrique 11 bandes. Celui-ci offre des possibilités vraiment très étendues, puisque les 11 bandes désignées sous le terme Filter, sont ajustables pour chaque canal, et la puissance du générateur de tonalité peut même être corrigée selon le sonomètre utilisé, en revanche dans le cas d’un micro externe, il sera nécessaire de désactiver le générateur puisque la tonalité sera émise par une autre source, si l’on externalise le processus via REW ou RTA. Deux presets peuvent être sauvegardés, le premier pour les écoutes home cinéma, et le second pour les écoutes musicales par exemple. L’égaliseur offre l’accès au filtre Q pour ajuster la largeur d’octave sur laquelle on souhaite appliquer des correctifs, la fréquence centrale de la bande, etc.
Pour le reste, on notera quelques réglages utiles, telle que la possibilité de switcher entre HDMI 1.4 et HDMI 2.0 sur chacune des entrées, en cas de conflit éventuels avec certains appareils, ou d’écouter le tuner FM ou une autre source audio, tout en regardant la vidéo provenant d’une source vidéo HDMI. Des fonctionnalités plus classiques comme rediriger le son vers la TV sont présentes.
Emotiva RMC-1 : les écoutes Home-cinéma
On prend les mêmes et on recommence ? Pas vraiment. Comme vu précédemment, le fabricant américain a totalement revu sa conception. Le résultat à l’écoute est exceptionnel à plus d’un titre. Nettement plus que ce à quoi je m’attendais. Pour ce banc d’essai, l’Emotiva RMC-1 a été associé à un bloc de puissance XPA-9 Gen3.
Le savoir-faire du fabricant américain en matière de préamplis Home-cinéma n’est plus à prouver. Le XMC-1 est très certainement l’exemple le plus abouti, à tel point qu’il figure encore aujourd’hui comme un incontournable, du moins auprès d’une frange d’utilisateurs qui n’exprime pas encore le souhait d’évoluer vers les nouveaux formats sonores. Un public finalement assez proche du BasX MC-700, mais la comparaison s’arrête bien sûr là.
Emotiva montre avec le nouveau RMC-1 une réelle volonté d’entamer un nouveau cycle. Un virage que le constructeur amorce avec une conception qui se donne les moyens de ses ambitions, comme nous avons pu l’aborder un peu plus haut, et l’intégration des derniers décodeurs Dolby Atmos et DTS :X, en parallèle des plus classiques Dolby Digital Plus, Dolby True et DTS-HD Master Audio et High-Resolution.
Bien que le tempérament en termes de signature sonore reste identique à ce que nous connaissions jusque-là chez la marque, autrement dit une image sonore très à l’équilibre qui ne privilégie aucune tonalité au détriment d’une autre, la spatialisation accrue et la séparation des canaux sont très certainement les premières spécificités à impressionner. Toutefois, et contrairement à l’effet bulle que nous connaissons chez Yamaha, la spatialisation s’avère surtout convaincante par la dimension pleine et naturelle qu’elle offre, que l’on soit en mode 5.1 ou en 5.1.4, à l’image de la bataille d’ouverture de la nouvelle édition Ultra HD Blu-ray de Gladiator et son nouveau mixage DTS :X, avec une localisation verticale et horizontale très précise des tirs de flèches, ou le fracas des épées et haches contre les boucliers, on est littéralement plongé au cœur de la bataille entre Romains et Barbares.
J’ai également en tête Le Chant du Loup dans sa récente édition UHD avec une piste Dolby Atmos, en particulier la scène de l’attaque du sous-marin, ou le RMC-1 parvient à procurer cette impression de relief afin de plonger l’auditeur pleinement au « cœur » de la scène, tout en offrant une localisation redoutable des effets, sans que l’on n’est jamais cette impression d’avoir quelque chose de brouillon ou d’artificiel, tout s’imbrique avec une fluidité et un naturel qui contribuent à maximiser l’immersion.
D’ailleurs et dans cette même continuité, l’autre bénéficie notable, c’est évidemment le fort pouvoir de séparation des canaux dont fait preuve le processeur Emotiva. J’avais déjà pu en faire une première expérience sur le BasX MC-700, mais on passe clairement à un autre stade en ce qui concerne le rendu des dialogues. J’ai rarement, pour ne dire jamais autant le dire tel quel, eu à ce point une telle impression de voir les dialogues et les voix être aussi finement extraits de la masse. Que ce soit sur des séries TV, des films ou des concerts, y compris sur certaines dictions très particulières et en l’occurrence, je pense plus précisément aux films francophones, à aucun moment le RMC-1 ne flanche. Les voix restent en toutes circonstances, claires, naturelles, intelligibles et denses.
Pour autant, et au-delà de toutes ces qualités à offrir une image sonore immersive, l’Emotiva RMC-1 n’en brille également pas moins par sa rapidité et son explosivité. En ce sens, la gestion du canal LFE mais également la gestion de plusieurs subwoofers est pleinement à la hauteur. Au même titre que le reste de la bande de fréquences, le grave est parfaitement à l’équilibre, sans débordement. Mais il fait surtout preuve d’une autorité et d’un contrôle qui donne au grave ce sentiment permanent de précision et de tension extrême. À ce titre la bataille navale de l’édition Blu-ray de Master & Commander est un brillant exemple, avec des tirs de canons qui résonnent avec une telle rapidité et agilité que l’on en ressort souvent sonné. Ou dans un autre registre, la scène épique (mais particulièrement violente) de l’affrontement final dans John Rambo, avec une scène sonore à la présence titanesque sur l’ensemble des canaux, que ce soit par les bruits des impacts de balles qui frappent les canaux surround et les assauts répétés de la mitrailleuse lourde, la furie acoustique déployée par le mixage mêlé au traitement que lui offre le préampli, laisse pantois .
Ce sont là quelques exemples, mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’ils mettent d’abord en évidence une réelle capacité à se jouer des écarts de dynamique quel que soit l’amplitude des sons, et à faire preuve d’une autorité exceptionnelle, qui lui donne un sens du timing qui n’a comparativement aucun égal. En termes de performances pures, ce RMC-1 laisse souvent sans voix, et la seule chose que l’on souhaite une fois le film terminé…c’est de recommencer à nouveau.
J’aimerais également aborder pour clôturer ce chapitre, la qualité de l’upmixer. Qu’il s’agisse du mode Dolby Surround ou du DTS Neural X, la capacité du DSU à extraire certaines informations de la bande-son afin d’exploiter les canaux verticaux est très intéressante. Je ne suis pas un grand admirateur de l’upmixing, et bien que je ne le sois toujours pas quelle que soit la technologie utilisée, il faut reconnaître que l’on arrive à des résultats parfois plutôt probants, que ce soit sur la façon d’essayer de créer virtuellement une ambiance sur les canaux en hauteur, ou d’extraire les voix sur un contenu stéréo pour les replacer très précisément sur la centrale. Pour les mixages en 5.1/7.1 sur des pistes Dolby Digital, DTS, Dolby True HD ou DTS-HD je conseille toutefois de forcer le mode Direct, qui permet (logiquement) de récupérer un son nettement plus tenu et dynamique. Pour les pistes Dolby Atmos ou DTS :X natives, il faudra par contre repasser obligatoirement en mode Auto ou Surround.
Emotiva RMC-1 : une ADN musicale ?
Malgré le fait qu’il y ait une infinité définitions du terme « musicalité », objectivement en matière de performance pure et de la qualité de la préamplification, le RMC-1 est clairement un appareil de haut vol. Et le choix d’une conception mono à base de convertisseurs Asahi Kasei AK4490 Veritas s’avère payant.
En mode Reference Stereo (processing totalement désactivé), associé au lecteur CD réseau Marantz ND8006, le RMC-1 démontre un caractère à la fois nuance et raffiné, et fait preuve d’une musicalité réellement étonnante. Sur l’album Earfood du Roy Hargrove Quartet, le duo entre piano et trompettes sur le morceau d’ouverture I’m Not So Sure révèle une image sonore à la fois transparente et naturelle. Attention cependant, cet équilibre tonal et cette clarté ne se font pas au détriment d’un haut du spectre agressif ou proéminent.
Non loin de là, chaque note est exactement à sa place, et les cuivres sonnent avec un réalisme et un caractère organique qui donnent véritablement vie à la musique, j’ai rarement entendu chanter mes Quantum 1009S de cette manière-là.
Une infime douceur peut être perçue sur le médium, mais elle n’altère pas le message, elle permet au contraire de conserver le naturel, texturé et organique des vocales et des instruments à cordes. À l’image du morceau Even Now, ou le mélange du timbre de voix extrêmement granuleux de Walter Wolfman Washington avec le timbre plus chaleureux d’Irmas Thomas résonne avec un naturel et un caractère organique sidérant.
Sur des morceaux plus contemplatifs, je pense plus précisément au magnifique Birds Canticum de Dhafer Youssef, on à la fois cette sensation d’être projeté au cœur de l’enregistrement avec des notes qui filent avec la vitesse, la liberté et la pureté d’un vol d’oiseau. Ce sentiment de projection ne se fait cependant pas au détriment de la profondeur d’écoute, bien au contraire, et c’est d’ailleurs un motif d’étonnement que de voir l’Emotiva RMC-1 conserver toute la richesse de ce morceau. Entendez par là le caractère émouvant de la symbiose entre le oud de Dhafer Youssef et ses envolées lyriques, le kanoun de Aytaç Dogan, la clarinette de Hüsnü Selendirici, la trompette de Nills Petter Molvaer et l’accompagnement du pianiste Kristjan Randalu. La plupart des appareils font le choix de privilégier soit la largeur de scène, soit la profondeur, mais jamais les deux. Dans le cas présent, le parfait équilibre entre ces deux spécificités impressionne. Véritablement.
Des qualités générales complétées par un grave, qui comme j’ai déjà pu l’évoquer au précédent chapitre, laisse pantois. La capacité du XPA à exploiter les enceintes exigeantes, conjuguée à l’extrême tenue, précision et contrôle du grave. Sur Trip Trap, morceau d’introduction de l’album Laid Black, la basse de Miller est reproduite de façon très dense, puissante, mais sans traînage, y compris sur les enchaînements de slapping. La reproduction s’avère toujours très juste.
Conclusion : une nouvelle référence
Le projet RMC-1 à l’odeur de la sueur et du sang, une véritable Arlésienne que plus personne ne pensait voir arriver un jour. J’avais déjà eu la possibilité de goûter brièvement et avec un certain plaisir au XMC-1 il y a quelques années, mais avec l’Emotiva RMC-1, les Tennessois entrent définitivement dans la cour des grands. Il ne s’agit pas simplement d’un processeur Home cinéma qui redéfinit la notion du haut de gamme, comme le stipule d’ailleurs la devise du constructeur, ni encore moins question de le réduire à une étiquette « mieux pour moins cher », mais d’accepter que le RMC-1 donne un véritable coup de pied dans la fourmilière, en atteignant un niveau de performances exceptionnel. Une référence. Rien de moins.
Attention toutefois à ne pas embellir un début de vie très compliqué. J’ai pu en faire l’expérience, en demandant au distributeur de me fournir un appareil de test contenant le firmware initial. C’est un euphémisme de parler de bugs, les deux premiers firmwares v1.2 et v1.3 laissaient apparaître de très nombreux soucis. Rien de grave dans l’absolu, mais de petits soucis, qui additionnés se révélaient agaçants. Problèmes de liaison HDMI, soucis de détection de certains formats, je pense en particulier à l’absence de son et l’affichage d’un disgracieux PCM 0.0 sur les pistes DTS-HD Master Audio 5.1/7.1, qui nécessitait de changer de piste puis de rebasculer pour réussir à accrocher le signal, un démarrage extrêmement lent, et des lenteurs de communication entre la télécommande et le processeur…
Les derniers firmwares v1.4 et surtout v1.5 ont permis de résoudre une très large partie des soucis rencontrés, et d’apporter enfin une certaine stabilité. Je n’ai pour ma part, plus rencontré aucun souci avec les diverses sources utilisées lors de ce banc d’essai (Oppo UDP-203EU, ND8006, Zappiti Duo 4K HDR, Xbox One X, Shield TV, décodeur 4K Canal +), et la réactivité a été considérablement améliorée en comparaison des débuts. On pourra toujours un peu rechigner sur une latence de 6-7 secondes lors du changement d’entrée HDMI, et noter quelques petits décrochages sur certains SACD 5.1, mais dans l’absolu rien qui ne soit insurmontable, ou invivable dans mon cas. Les futurs firmwares devraient encore continuer à améliorer la situation.
Reste maintenant à évoquer la question de l’évolutivité. Il serait intéressant dans un premier temps de voir Emotiva être un peu plus précis sur l’arrivée du DTS:X Pro, dont le principal attrait sera de faire sauter la contrainte des 11 canaux. Et accessoirement de communiquer davantage sur les modules additionnels qui seront véritablement proposés, et dont on ne sait pour l’heure pas grand-chose sur le planning de sortie. Un module rajoutant des canaux semblerait être la priorité, tandis qu’il a été aussi évoqué un module permettant de raccorder 6 subwoofers, une entrée Phono pour une platine vinyle, et un module réseau/streaming. Une carte HDMI 2.1 devrait également voir le jour dans le futur, dans le même esprit que la carte HDMI 2.0b proposée pour le XMC-1.
Et puis forcément va se poser la question du RMC-1L, qui est tout à fait identique au RMC-1 en termes de conception, mais sans les trois emplacements pour modules additionnels, et le fameux XMC-2 qui devrait pointer le bout de son nez d’ici la fin du mois. J’y reviendrais dans les prochaines semaines…
5 commentaires
Possesseur de ce processeur depuis quelques semaines je dois dire que je partage entièrement l’avis et les ressentis de Pierre. C’est un très bon test qui couvre bien toutes les facettes du produit.
Merci Serge, profitez bien dans ce cas 🙂
Salut Pierre,
très beau test, par contre quel est l’ampli que tu as utilisé ?
en tout cas, ravi de te revoir !
De même Azzuro 😉
Un ampli de puissance 9 canaux XPA de la même marque.
Bonjour Pierre,
Ce processeur se combinerait-il bien avec un autre ampli de puissance comme l’Anthem P5 en therme sonore?