Longtemps attendu, depuis les prémices de la rumeur « Blu-ray 4K » pour ainsi dire, Oppo levait le voile à l’automne dernier sur son premier lecteur Blu-ray Ultra HD : l’Oppo UDP-203. Les promesses sont-elles à la hauteur des attentes – particulièrement élevées – pour cette nouvelle génération ? En un mot et un seul : définitivement.
Présentation | Qualité d’image | Traitement audio | Prise en charge multimédia | Conclusion
Après s’être imposé en quelques années comme le leader incontesté du marché des lecteurs Blu-ray milieu et haut de gamme, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, Oppo présentait fin 2016 sa quatrième génération de lecteurs Blu-ray. Une histoire entamée avec les BDP-83/83SE, jusqu’aux plus récentes platines BDP-93/95, BDP-103/105 à base de Marvell Qdeo, les versions Darbee BDP-103D/105D, pour terminer par la BDT-101CI destinée au réseau intégrateur.
Les promesses sont-elles à la hauteur des attentes ? Nous allons voir tout cela. Je profite également de l’occasion pour corriger certaines petites choses par rapport au test original réalisé à l’époque pour AVHD, en prenant en considération les nouveautés et corrections introduites ces derniers mois.
Oppo UDP-203 : présentation du lecteur
Oppo a progressivement fait évoluer le design de ses platines, par petites touches, mais en gardant toujours ce degré d’excellence en matière de qualité de fabrication et de finition. C’est à nouveau le cas avec l’UDP-203 qui emprunte différents éléments des platines BDP-103 et BDT-101CI. Solide et toujours aussi séduisant, le châssis en métal ne bouge pas d’un iota, une remarque d’ailleurs également valable pour les pieds en aluminium pour stabiliser l’ensemble.
La façade accueille pour sa part quelques petites modifications, à commencer par un afficheur LCD et une trappe disque noir glossy reprenant la même disposition que la BDT-101CI. On note également le remplacement du bouton pression permettant d’éjecter un disque par un bouton qui reprend la même finition aluminium que ceux dédiés aux fonctions lecture et mise sous tension. La seconde entre HDMI disparaît également, seul un port USB 2.0 apparaît en façade, conférant à l’ensemble un design toujours aussi sobre, épuré et élégant.
Qui dit nouvelle génération, dit nouveaux composants, mais aussi la volonté de marquer une certaine continuité. Le mécanisme de lecture Blu-ray/UHD Blu-ray a ainsi spécialement été développé par la marque, le fabricant indique avoir optimisé le laser afin d’éviter les erreurs de lecture et les problèmes de compatibilités, tout en assurant un chargement plus rapide des disques. La section traitement vidéo évolue elle aussi, Oppo ayant fait le choix de s’appuyer sur son propre algorithme couplé à un SoC quad-core MediaTek OP8591.
La section audio s’inscrit dans la continuité de la BDT-101CI, le convertisseur N/A Cirrus Logic des versions 103/103D est remplacé par un DAC Asahi Kasei AKM AK4458VN « Velvet Sound » compatible PCM et DSD.
Connectique :
La connectique de l’UDP-203 est toujours aussi complète, et composée d’une entrée/sortie HDMI 2.0a, une sortie HDMI 1.4 pour séparer les flux audio et vidéo pour les amplis et préamplis Home-cinéma n’étant pas compatibles HDMI 2.0a/HDCP 2.2, une entrée analogique 7.1 pour associer la platine à un bloc de puissance stéréo ou multicanal afin de l’utiliser comme préampli, une sortie audio optique Toslink et S/PDIF coaxiale, une entrée/sortie Trigger 12V, 3 ports USB (dont deux USB 3.0), un port contrôle RS-232C et une prise Ethernet Gigabit.
Accessoires et packaging :
Si nous avions été un peu déçus par l’écrin dans lequel était livré le Panasonic DMP-UB900, Oppo reste fidèle à ses principes avec une présentation en phase avec les attentes d’un public exigeant. Comme on dit souvent, la première impression est souvent la bonne, et de ce point de vue là, Oppo a toujours soigné les apparences.
Le packaging reste identique à ceux précédents modèles, le lecteur est parfaitement protégé durant le transport, et une housse est offerte bien que l’utilité soit très limitée. L’éventail d’accessoires fournis est relativement standard, le dongle Wi-Fi disparaît en raison de l’intégration d’un module sans fil Wi-Fi 802.11ac (Gigabit) directement à l’intérieur de la platine, nous retrouvons en revanche la télécommande (piles fournies) et un câble HDMI High Speed with Ethernet avec un connecteur couleur plaqué or.
La télécommande est toujours aussi pratique et fonctionnelle, nous y retrouvons les traditionnelles touches de lecture, un pavé numérique et des raccourcis pour basculer à la volée entre les différentes pistes audio et sous-titres, changer de résolution, afficher les informations techniques, activer le Pure Audio, etc. L’ensemble des touches sont bien entendues rétroéclairées, l’éclairage s’active d’ailleurs automatiquement dès que la télécommande détecte un mouvement.
On note au passage une légère réorganisation, les touches Netflix et Vudu ont disparue au profit d’un bouton HDR qui permet de basculer rapidement entre les modes HDR/SDR/Réduction du flux. Il reste aussi parfaitement possible de continuer à utiliser la télécommande d’une ancienne platine Oppo, quel que soit le modèle. L’appareil peut aussi être pilotée depuis un smartphone à l’aide de l’application Oppo Media, disponible sur iOS et Android.
Oppo UDP-203 : upscaling, qualité de décodage et traitement vidéo
Platine universelle par excellence, l’Oppo UDP-203EU est en mesure d’accepter un large éventail de formats, en marge de l’Ultra HD Blu-ray, le lecteur est aussi compatible avec les disques Blu-ray, Blu-ray 3D, DVD et CD, tout comme les supports physiques audiophiles que sont le DVD-Audio et le Super Audio CD (S.A.CD). Le fabricant dit toutefois adieu aux puces Marvell Qdeo et Darbee au profit d’une solution « maison ».
Oppo a fait le choix pour l’UDP-203 de s’appuyer exclusivement sur le SoC MediaTek OP8591, une version améliorée et customisée de la puce MT8581, qui se voit notamment rajouter la prise en charge des formats HDR Dolby Vision et HDR10, et les décodage des codecs vidéo HEVC/H.265 et VP9.
Qualité du décodage vidéo :
Oppo s’est toujours démarqué par la qualité de décodage de ses platines, l’UDP-203EU ne déroge pas à la règle, le résultat est tout simplement superbe. La qualité d’image offerte par défaut est excellente, le piqué est extrêmement appuyé et les contours saillants, la profondeur des arrières-plans vertigineuse et la fluidité irréprochable, aussi bien sur les disques Ultra HD Blu-ray que sur Blu-ray 1080p.
L’apport de la montée en résolution est indéniable, du moins pour les films exploitant un master 4K, tandis que le HDR participe à renforcer la netteté des textures et à donner cette impression d’extrême relief à l’image. Quitte d’ailleurs à laisser transparaître certains petits défauts, comme une intégration perfectible des CGI (effets spéciaux) sur certains films comme Exodus.
Dans un second temps, la platine Oppo se démarque aussi par une parfaite maîtrise du bruit résiduel, un phénomène principalement notable sur les films relativement anciens, mais qui reste ici parfaitement contenu aussi bien sur téléviseur que sur projecteur, y compris sur certains masters Blu-ray particulièrement retors (mauvais disons-le) tels que les toutes premières éditions de Platoon ou Rocky.
Pour en revenir à la composante HDR, Oppo propose une option intéressante qui permet de scinder les métadonnées HDR et le conteneur BT.2020 dans lequel celles-ci sont insérées. Là ou les Panasonic DMP-UB700 et UB900 proposent une fonction de conversion de la plage dynamique pour les diffuseurs non-compatibles HDR (SDR), une idée louable également utilisée par les platines Samsung, le choix d’Oppo de conserver le conteneur BT.2020 demeure finalement bien plus pertinent, puisqu’une partie des saturations DCI-P3 et BT.709 suivent les mêmes coordonnées.
Les résultats peuvent naturellement varier d’un écran à l’autre, mais sur certains diffuseurs, comme le projecteur laser Epson EH-LS10000 ou les Sony VPL-VW300ES et VPL-VW500ES, les résultats s’avérent particulièrement intéressants. Nos essais sur le TV UHD Samsung UE65HU7500 de 2014 se sont d’ailleurs montrés convaincants, dans une certaine mesure du moins, puisque le modèle en question reste naturellement éloigné des moyennes relevées cette année en matière de couverture des espaces couleurs BT.2020 et DCI-P3, le HU7500 couvrant 76% du DCI-P3 contre 90% en moyenne aujourd’hui, mais le gain en matière de dynamique d’image est indéniable.
Le mode Strip Metadata (Réduction du flux) avec qui l’image gagne nettement en dynamique, les couleurs sont plus chatoyantes, ce qui participe à donner un caractère plus naturel et dynamique aux images HDR sur un diffuseur 4K non compatible. La luminance cible peut également être définie, un réglage particulièrement utile pour la vidéoprojection HDR.
On notera enfin l’apparition d’une nouvelle fenêtre d’informations accessible en pressant la touche Info quelques secondes, celle-ci indique les codecs audio et vidéo, le conteneur, l’espace colorimétrique et plus intéressant encore, la luminance minimum et maximum en HDR.
Le post-traitement :
En marge de la qualité même de ses électroniques, la section post-traitement a toujours été l’une des principales attractions des lecteurs Oppo. L’approche du fabricant est cette fois sensiblement différente, exit le Marvell Qdeo et le Darbee Vision, le processing est désormais confié à un algorithme « maison » à l’instar de ce que l’on avait déjà pu voir sur la BDT-101CI.
Alors qu’Oppo avait initialement fait le choix de désactiver les filtres de post-traitement Netteté et Réduction du bruit en 2160p SDR et 2160p HDR. Très objectivement, la décision était totalement justifiée, puisque le choix de bypasser le post-traitement en 2160p s’expliquait selon Oppo, par une dégradation inévitable de la qualité d’image. Vous remarquez d’ailleurs, que dès qu’un signal HDR est détecté par un téléviseur, le réglage de Netteté est automatiquement positionné à 0.
Comme j’aime à le répéter depuis plusieurs années maintenant, plus encore que la résolution, exception faite des films issus de vrais masters 4K, le véritable intérêt de l’Ultra HD Blu-ray et plus généralement de la norme Ultra HD n’a jamais résidé dans le nombre de pixels, mais dans la qualité des pixels.
Le principal attrait de l’Ultra HD réside davantage dans la colorimétrie, permettant de visualiser un spectre de couleurs nettement plus grand avec l’avènement du Rec.2020 – bien que nous soyons encore bien loin d’une couverture à 100% -, des encodages 10 bits au lieu de 8 bits. Mais aussi et surtout la composante HDR, qui non content de mettre en lumière certains détails de l’image, participe insidieusement à donner une profondeur, un relief et une netteté infiniment plus convaincante que n’importe quel mécanisme de post-processing existant.
Mais plus que l’absence en elle-même, les utilisateurs souhaitaient qu’on leur laisse le choix de décider et d’expérimenter. Après plusieurs mois de réflexion, le fabricant a donc remédié partiellement au problème. Le post-traitement est donc désormais fonctionnel sur les médias en définitions 480p, 576p, 720p, 1080p et 2160p et les résultats s’avèrent particulièrement convaincants, dans la continuité de ce que propose déjà la BDT-101CI, ou de manière peut-être un peu plus parlante pour certains, des BDP-103/105EU.
Là ou les éditions Darbee s’appuyaient sur le traitement Darbee Vision, un algorithme qui joue sur la luminance des pixels afin de rehausser la netteté, une approche qui plaît d’ailleurs à une certaine frange d’utilisateurs, mais qui a également tendance à donner à l’image un aspect un peu trop sharpée en fonction des sensibilités, Oppo a choisi de son côté un algorithme plus classique sur le fond, qui travaille sur différentes zones de l’image pour renforcer la netteté et le piqué d’image.
L’approche est très semblable, pour ne pas dire plus, d’un certain Marvell Qdeo. Néanmoins, le filtre Netteté s’avère beaucoup plus progressif que ce dernier, il sera ainsi parfaitement possible de monter jusqu’à +3/+5 sur Blu-ray ou MKV et autres fichiers M2TS en définitions 720p et 1080p, et bénéficie d’un piqué et un relief accrus sans pour autant perdre le caractère naturel de l’image. Pour les vidéos et films 4K, le filtre peut également présenter un attrait, à condition toutefois de rester en SDR. L’activation du HDR engendre une dégradation de la qualité d’image.
Sur un diffuseur 1080p en revanche, un réglage à +1/+2 devrait amplement suffire. Comme toujours, le post-traitement reste une question de dosage, si vous souhaitez conserver une image naturelle, mieux vaudra éviter d’empiler les traitements sous peine de durcir l’image et voir apparaître des artefacts de compression.
Upscaling 1080p et 2160p :
Sur DVD, Blu-ray et vidéos SD/HD la qualité de la mise à l’échelle est excellente. Les résultats sur DVD restent évidemment à relativiser, surtout pour ceux équipés d’un diffuseur UHD 4K, mais pour les utilisateurs de TV ou projecteur 1080p les résultats s’avère très bons. Même chose pour les vidéos HD 720p et 1080i, on soulignera d’ailleurs la qualité du désentrelacement sur les chaînes de la TNT via l’entrée HDMI, pour ceux qui passent par un décodeur TV externe.
La mise à l’échelle des Blu-ray et MKV 1080p reste quant à elle dans la parfaite continuité des 103EU et 103D, mais le gain sur TV UHD 4K et vidéoprojecteur 4K est particulièrement intéressant. Bien que la qualité des algorithmes d’upscale aille sans cesse en s’améliorant, l’efficacité de la mise à l’échelle Oppo combinée à la qualité du circuit vidéo contribue à donner à l’image un caractère plus saillant.
Le niveau de détails est plus appuyé, le piqué accentué, le gain est palpable sur une large majorité de sources. Les quelques essais effectués sur un HTPC et quelques boîtiers multimédias à l’instar du Dune HD TV Solo 4K, et des Nvidia Shield Android TV et Apple TV 4K HDR se sont avérés particulièrement concluants, même chose en utilisation jeux vidéo pour ceux qui souhaitent brancher leur PS4 ou Xbox One à l’entrée HDMI de la platine. Le post-traitement est également fonctionnel, il faudra en revanche passer par le menu Réglages (touche Setup) pour forcer l’apparition du menu en surimpression.
Il faut également souligner la prise en charge du bitstream audio HD sur cette entrée HDMI, cependant nous avons rencontrés quelques petits soucis d’incompatibilités sur les pistes Dolby True HD et Dolby Atmos, à l’opposé aucun problème particulier sur les pistes Dolby Digital, DTS et DTS-HD.
Oppo UDP-203 : qualité décodage et traitement du circuit audio analogique
Dans ce chapitre nous allons nous intéresser à ce que la platine Oppo UDP-203EU propose en terme de fonctionnalités et qualité audio. Ce lecteur universel gère une large variété de formats audiophiles, du simple CD au DVD-Audio et S.A.CD, et propose l’embarras du choix en matière de connectique audio analogique et numérique.
Fidèle à ses habitudes, Oppo propose un gestionnaire audio qui permet de renseigner la configuration des enceintes afin d’ajuster les niveaux, la distance, la fréquence de coupure, activer le downmix, etc. Un panel de réglages complet pour ceux qui souhaitent utiliser le lecteur Oppo comme préampli Home-cinéma, et l’associer à un ampli de puissance multicanal ou stéréo en fonction de son installation. Une fonction toujours pratique, et qui, comme nous le verrons plus tard, s’avère particulièrement intéressante au regard de la qualité du circuit audio analogique.
En fonction de votre configuration, l’UDP-203EU propose également une double sortie HDMI. Bien que l’intérêt purement qualitatif est difficilement quantifiable de manière totalement objective, le côté pratique, voire indispensable, de la chose est quant à lui indéniable pour les utilisateurs équipés d’un ampli ou préampli Home-cinéma dépourvu d’entrées/sorties HDMI 2.0a/HDCP 2.2 afin de séparer flux vidéo 4K HDR et audio HD.
La sortie HDMI 1 sert ici à véhiculer le signal vidéo, tandis que l’audio HD est envoyé sur la prise HDMI 2 qui répond à la norme HDMI 1.4. Une remarque également valable pour la 3D. Il est également à souligner que seule l’entrée HDMI 2 gère correctement le DSD 5.1, sur l’entrée HDMI 1, le même signal (stéréo) est envoyé sur chacune des cinq enceintes.
Notez enfin que la platine propose la conversion des pistes audio HD en LCPM multicanal et stéréo.
Qualité du circuit analogique :
À l’exception des BDP-95 et BDP-105 qui ont toujours été positionnés comme des lecteurs audiophiles, si elles n’avaient pas forcément à rougir outre mesure, les BDP-93 et BDP-103 ont toujours fait figure de compromis. Nous attendions beaucoup des changements intervenus sur le circuit de conversion N/A, le vieillissant DAC Cirrus-Logic étant désormais remplacé par un DAC Asahi Kasei AKM 4458VN (Velvet Sound). Les résultats parlent d’eux-mêmes, l’intégration est une réussite et les prestations enfin à la hauteur des attentes.
Après quelques heures de rodage et une batterie de mesures réalisées à différents taux d’échantillonnages. l’Oppo UDP-203EU confirme l’écart avec les précédentes générations. Une amélioration tout aussi bien décelable en PCM 44.1 kHz/16 bits (résolution CD) et 48 kHz/16 bits (films), que sur les fichiers lossless 88.2, 96, 176.4 et 192 kHz/24 bits.
Test circuit analogique en résolution 44,1 kHz/16 bits :
L’écart est marqué d’entrée de jeu, les résultats relevés sur les échantillonnages en résolution 16 bits sont d’ailleurs supérieurs à ceux enregistrés sur la BDP-103 en résolution 24 bits. C’est très notable sur les mesures de gamme dynamique et de niveau de bruit, là ou son aînée oscillait aux alentours des 88-89 dB, l’UDP-203 grimpe à 100 dB. Les résultats sont identiques quelle que soit la source, qu’il s’agisse d’un CD audio ou un fichier audio Flac, Wav, etc. lu en USB ou uPnP.
Un écart de 10 dB qui se traduit par une reproduction plus détaillée et nuancée, une profondeur d’écoute nettement plus appuyée, tandis que la diaphonie est là aussi nettement en hausse, autrement dit, une spatialisation plus marquée sur la scène frontale, et une image sonore mieux centrée. On note également une amélioration de la distorsion d’intermodulation et du THD + Bruit.
Plus globalement, les résultats confirme les excelletes prédispositions de l’UDP-203, et de manière agréablement surprenante, des performances supérieures au BDP-105 en résolutions 44 kHz/16 bits et 44 kHz/24 bits.
Test circuit analogique en résolution HD 96 kHz/24 bits :
Les résultats sont cohérents avec les valeurs annoncées par Oppo, la gamme dynamique et le niveau de bruit atteignent ainsi 110 dB, c’est excellent, nous sommes d’ailleurs extrêmement proches des valeurs trouvées sur le DAC Teac UD-503 en liaison analogique RCA, et légèrement au-dessus du Panasonic DMP-UB900, mais toujours un cran en-dessous du DAC Arcam irDAC-II et des lecteurs audio réseau Cambridge Audio CXN et Auralic Aries Mini, l’ordre d’écart reste toutefois très relatif. L’écart avec les BDP-93 et BDP-103 sonne en revanche comme une évidence, les 20 dB qui séparent les deux platines avec l’UDP-203 est indiscutable.
Sur le même fichier source, la distorsion harmonique (THD) descend à 0,0005% et la distorsion d’intermodulation est inférieure à 0,0015%, ce qui confirme d’une part la très belle optimisation du circuit audio analogique, et des amplis-op (AOP) dont l’incidence est purement et simplement nulle, gage d’une image sonore d’une extrême transparence. La spatialisation est également très bonne, même si Oppo fait ici le choix de privilégier la profondeur d’écoute au relief.
Filtres pente douce/pente courte et incidence sur la réponse en fréquence :
À l’instar de ce que l’on peut trouver sur certains DAC, comme le Teac UD-503 ou le Pioneer U-05 pour ne citer que ces exemples, le lecteur Oppo UDP-203EU propose divers filtres permettant d’ajuster la courbe de réponse en fréquences. Le principe n’a rien de fondamentalement nouveau, mais c’est la première fois que je vois ce type de mécanisme embarqué dans une platine Blu-ray. Un autre élément qui, en marge des excellentes performances évoquées précédemment, participe à changer cet image de produit « non audiophile » qui collait à la peau des séries 93 et 103.
Oppo propose ainsi cinq filtres, deux à pente douce qui ont pour objectif de faire chuter en amont la réponse en fréquence, et trois filtres à pente raide afin de conserver la transparence de la puce AKM AK4458VN. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus, l’incidence des filtres reste dans la plupart des cas relative, hormis dans le cas du filtre Super Slow qui vient faire chuter la réponse en fréquence très tôt, à partir de 6 kHz pour ceux qui souhaitent privilégier un rendu particulièrement doux, que ce soit simplement par goût ou simplement contre-balancer la brillance d’une enceinte ou d’un ampli. Le filtre Slow Roll-off est quant à lui plus progressif, la chute intervient assez tard aux alentours des 15 kHz.
Aucune différence n’est en revanche notable sur les filtres à pente raide, ce qui est somme tout assez logique.
Oppo UDP-203 : lecture multimédia et réseau
Avec le temps, Oppo a imposé ses platines comme de véritables centres multimédias, la nouvelle UDP-203 ne déroge pas à la règle. Non content de reprendre les bases de ses aînées, la nouvelle platine peut désormais s’enorgueuillir d’un niveau de prise en charge amélioré.
Les platines Oppo ont toujours offert un excellent niveau de prise en charge, et sur ce point l’UDP-203EU ne déçoit pas. L’ensemble de notre collection de MKV 1080p a été lue sans aucun problème, idem pour les vidéos aux formats AVCHD, M2TS, MP4, MOV, WMV, AVI, MPG, VOB, FLV et ASF. Les vidéos 3D Side-by-Side (SbS), Top-and-Bottom (TaB), le MVC 3D est seulement lu en 2D.
Le lecteur délivre aussi d’excellentes prestations en lecture 4K, supportant sans aucun problème les vidéos encodées en AVC/MPEG-4 et HEVC/H.265, et dont le bitrate excède les 120 Mbps. Les vidéos 4K HDR sont également parfaitements lues. La platine s’avère toutefois sensible aux erreurs d’encodages et de muxing avec un score de 5/8 sur la suite Matroska Test. Un résultat identique aux BDP-103/105.
Malgré la relative exemplarité du niveau de prise en charge multimédia, quelques petits bémols ont émaillés le lancement, en particulier le 24p lu en 24 Hz au lieu 23.976 Hz, le problème a toutefois été corrigé depuis. Les pistes audio HD sont également bien prises en charge, du moins en partie.
Le bitstream est bien fonctionnel sur les fichiers MKV et M2TS avec pistes DTS-HD High Resolution, DTS-HD Master Audio et DTS:X, le Dolby True HD et le Dolby Atmos sont en revanche reconnus comme du MLP, qui est bien le format source des deux formats audio multicanaux, mais reconnu et décodé comme du LPCM. Nous avons aussi relevé quelques problèmes sur certains fichiers contenant une piste Dolby Digital 5.1 ou AAC 7.1 (absence de son), et quelques problèmes de synchronisation occasionnels.
Récapitulatif de la prise en charge multimédia vidéo :
Tous nos MKV 1080p ont été lus avec le support des chapitres, et des pistes audio et sous-titres multiples. Le lecteur enregistre un score parfait de 16/16 sur l’outil Matroska Test Suite
- Tous nos MKV 1080p HEVC et 4K SDR/4K HDR 8 ou 10 bits ont été lus
- Le mode 24p auto est parfaitement fonctionnel depuis la dernière MAJ bêta, quelle que soit la résolution, le conteneur ou le codec d’origine
- Les ISO DVD, Blu-ray et Blu-ray 3D ne sont pas reconnus
- Comme sur Blu-ray, le post-processing manuel est uniquement fonctionnel sur les vidéos 480p, 576p, 720p et 1080i/p
- Les sous-titres internes (PGS) et externes (SRT, SMI, SSA, TX…) sont pris en charge
- Seuls les sous-titres PGS peuvent être repositionnés en hauteur sur les MKV et M2TS. La taille, couleur et bordures ne sont pas modifiables (Blu-ray et UHD Blu-ray uniquement).
- Les chapitres, les sous-titres et pistes audio multiples sont parfaitement gérés
- Les pistes Dolby Digital Plus, DTS-HD MA/HR et DTS:X sont prises en charge sur les fichiers MKV et M2TS en bitstream, décodage LPCM ou analogique.
- Le Dolby True HD et Dolby Atmos ne sont pas reconnus et décodés en tant que tel, mais en MLP (LPCM 5.1/7.1).
- Les disques durs auto-alimentés via USB fonctionnent (FAT32/NTFS), et les docks pour HDD reconnus à la seule condition que la taille du ou des disques durs SATA n’excède pas 16 To.
- Tous les fichiers vidéos lus en USB le sont également en uPnP (DLNA), NFS et SMB
- La qualité de décodage 1080p et 4K est excellente, dans la lignée des précédentes générations, la netteté est cependant plus appuyée, et la gestion du bruit plus efficace
- Comme pour les disques Blu-ray et UHD Blu-ray, un appui long sur la touche Info donne accès à diverses informations (résolution, conteneur, codec, espace colorimétrique, canaux audio, etc.)
- Possibilité de classer les vidéos de son choix dans une liste Favoris
Peu de changements interviennent en lecture audio, l’UDP-203 profite des différentes améliorations apportées aux BDP-103/105, peu de nouveautés de ce côté-là. On peut difficilement faire plus complet, surtout lorsque l’on considère en complément le support du DVD-A, SACD et HDCD.
- Les fichiers FLAC et WAV sont lus en stéréo et multicanal (4.0, 5.0, 5.1), du 44.1 kHz au 192 kHz/24 bits
- Les fichiers DSD64 et DSD 128 sont lus stéréo (DSF/DFF), par contre seuls les fichiers DSD64 sont également gérés en multicanal 5.1
- Le WAV-DTS (CD DTS) et Monkey’s Audio (APE) sont parfaitement lus, pas le MLP (DVD-Audio)
- La prise en charge des formats Apple Lossless (ALAC) et AIFF est assurée
- Le Gapless, qui permet de lire un album sans blanc entre les pistes (pratique pour les album live) peut uniquement être activé sur les formats FLAC, WAV et APE. La fonction n’est pas activable en réseau, elle reste limitée aux clés USB et disques durs externes
- Le pavé directionnel permet d’avancer ou reculer la lecture de 30s via les flèches droite et gauche en lecture, mais uniquement sur les fichiers DSD et les disques SACD. Les fonctions avance/retour rapide restent bien entendues toujours disponibles
- La fonction Ordre de lecture, accessible via la touche Option ou la touche macro Yellow permet de réorganiser l’ordre des pistes (SACD uniquement)
- Il est désormais possible d’accéder aux métadonnées (artiste, album, format, échantillonnage, profondeur de bits, nombre de canaux et bitrate) en appuyant sur la touche Info en cours de lecture
- Il est possible de définir des playlists pour les albums et morceaux en provenance d’un périphérique de stockage USB ou réseau uPnP et SMB
- Les jaquettes d’album folder.jpeg sont affichées en USB, uPnP (DLNA), NFS et SMB
- Possibilité de créer des playlists et enregistrer des albums/morceaux dans les Favoris
- Plusieurs filtres de tris sont proposés par album, genre et artiste
Conclusion : faut-il acheter l’Oppo UDP-203 ?
Pour les Home-cinéphiles désireux de profiter de l’une des plus belles qualités de traitement vidéo et audio du circuit, un excellent niveau de prise en charge multimédia USB et réseau, de nombreuses fonctionnalités, sans oublier le support des technologies HDR Dolby Vision et HDR10.
L’Oppo UDP-203EU perpétue la tradition et s’inscrit dans la continuité des BDP-93EU, BDP-103EU et BDP-103D. Si elle reprend les principales qualités de ses aînées, l’évolution n’en reste pas moins indéniable. Certains regretteront sans nul doute la disparition du Darbee (d’autres pas), mais je trouve que le fait de s’être appuyé sur une solution de traitement vidéo interne, s’appuyant exclusivement sur la puce MediaTek OP8591, contribue à faire de l’UDP-203EU le successeur légitime du BDP-103EU, en conservant ce qui faisait sa principale force : un processing efficace et discret en 1080p, qui conservait le caractère naturel de l’image.
La ressemblance avec le Qdeo n’est sûrement pas qu’une question de hasard. Le choix de bypasser le post-traitement en 2160p est également regrettable, mais compréhensible pour les raisons évoquées plus tôt dans cet article, Panasonic a d’ailleurs fait exactement le même choix sur UB900 et UB700.
Nous apprécions également tout particulièrement les quelques nouveautés introduites, notamment une entrée HDMI 2.0a permettant de raccorder un décodeur TV, un lecteur multimédia 4K HDR, une console de jeu type PS4 Pro, Xbox One S ou Xbox Scorpio, voire un PC équipé d’une carte graphique ou d’un iGP compatible 4K HDR, mais c’est la fonction Strip Metadata (Réduction du flux en français) qui aura particulièrement retenu notre attention dans le sens ou elle répond à une vraie attente de la part des utilisateurs de TV et projecteurs 4K non-HDR, voire même ceux équipés d’un diffuseur compatible, même si son activation reste naturellement plus optionnelle.
Je terminerais enfin par la section audio analogique, particulièrement réussie et surpassant les performances du BDP-103, elle se paye même le luxe de venir marcher sur les plates bandes du BDP-105. L’UDP-203 ne serait pas une platine à même de convenir à un public exigeant ? Il va falloir reconsidérer la question. Même s’il reste indéniable que l’UDP-205 devrait pousser le curseur plus loin et plus haut, la musicalité de l’UDP-203 n’en reste pas moins tout aussi indiscutable.
Au-delà des quelques bugs rencontrés lors du banc d’essai (toujours quelques lenteurs, freeze…), même si les TV Ultra HD HDR proposent toutes aujourd’hui d’accéder aux services de streaming vidéo comme Netflix, Amazon Video et Youtube, l’absence de ces services s’avère quelques peu regrettable même si le choix du fabricant est en partie compréhensible du fait de l’obsolescence des API. Nous n’aurions pas été contre quelques services de musique en streaming comme Tidal, Qobuz, Deezer ou Spotify, il reste cependant possible de passer par des applications telles que Bubble uPnP ou BubbleDS sur Android par exemple pour contourner cette limitation, voire AirAudio pour les utilisateurs d’appareils rootés.
10 commentaires
Un test exceptionnel , j’hésite a prendre cette platine mais vu la qualité de la lecture des blu ray (3d) je pense bientot passé a la caisse :))
Hello Dooble,
J’en possède un, il est exceptionnel. Couplé à du oled LG, difficile de décoller les fesses du fauteuil… Que du bonheur.
Bonjour, je ne comprend pas la remarque:
Le Dolby True HD et Dolby Atmos ne sont pas reconnus et décodés en tant que tel, mais en MLP (LPCM 5.1/7.1)
est ce qu cela veut dire que les mkv encodés atmos ne peuvent pas être lus svp?
Merci
Bonjour,
Pour le moment, je n’ai aucun MKV qui n’a pas pu être lu…
« Ne sont pas reconnus et décodés en tant que tel », signifie qu’ils sont reconnus, mais autrement, donc si, il y aura du son et il sera lu 😉
ok merci pour la réponse il sera bien lu mais est ce qu’il sera bien décodé en atmos?
merci
Non justement. Le Dolby Atmos (comme le True HD) est un codec audio basé sur le format MLP, autrement dit le décodage est assuré en LPCM 5.1/7/1 et non dans les formats idoines.
Ce qui signifie plus clairement que les informations des canaux en hauteur/plafond encapsulées dans le conteneur Atmos ne sont pas transmises. J’espère avoir été suffisamment clair 🙂
P.S : inutile de commenter également sur AVHD Courbassier, c’est ici que ça se passe désormais 😉
Bonsoir, interessé par cette oppo en remplacement de mon samsung k8500, y a t-il une application comme Plex comme sur le samsung? Bien utile pour jacquettes et synopsis de mes fichiers mkv.
Bonsoir Nicopitcho,
Non, il n’y a pas d’application type Plex sur l’Oppo.
Dommage que la partie multimédia ne soit pas au niveau d’appareils quatre fois moins cher…
Bonjour Monsieur,
Je possède la tv panasonic 58Ex780 et je voudrais savoir quelle réglage me conseillerai vous avec le lecteur oppo udb 203 ?