Après le plébiscite de la série 16 Ultra lancée courant 2017, et notamment le SB16-Ultra testé ici-même, SVS remplaçait début 2018 la série 13 Ultra avec la nouvelle gamme des caissons de grave série 4000, que je vous propose de découvrir aujourd’hui au travers de ce banc d’essai trois-en-un.
Tout comme la série 13 Ultra inaugurée en 2013, la série 4000 est proposée en trois déclinaisons. Les formats traditionnels avec les caissons Bass-reflex PB-4000 et clos SB-4000 qui succèdent aux PB13-Ultra et SB13-Ultra, et le caisson cylindrique PC-4000 pour remplacer le PC13-Ultra. J’ai eu l’occasion de découvrir longuement chacun de ces subwoofers lors de ces dernières semaines, et vous invite à découvrir aujourd’hui ce test comparatif complet.
Présentation des subwoofers SVS PB-4000, SB-4000 et PC-4000
En termes de spécificités, la série 4000 représente une évolution pour le moins intéressante. Une évolution que l’on doit évidemment aux avancées réalisées par le fabricant américain sur la série 16. À commencer par la platine d’amplification avec un module Classe D Sledge STA-1200D à composants discrets MOSFET, qui est capable de développer 1200 Watts en puissance nominale, et jusqu’à 4000 Watts en crête. Pour ordre de comparaison, le module STA-1000D de la série 13 Ultra atteignait déjà les 1000 Watts pour 3600 Watts en crête. Mais au-delà de la puissance seule, l’autre évolution importante provient du module de contrôle DSP, issu de la série 16, avec un chipset Analog Devices de 50 MHz ayant une capacité de filtrage de 56 bits.
Du côté haut-parleur, pas de grand bouleversement à noter vis-à-vis de la série 13. Le caisson conserve sur une membrane de 34 cm de diamètre avec un cône en pulpe de fibre de verre, avec un joint moulé par injection et une suspension à longue excursion pour optimiser le débattement, le tout inséré dans un large saladier en fonte d’aluminium. L’ensemble de la partie moteur bénéficie d’une optimisation par FEA, tandis que l’on retrouve une bague en cuivre afin de réduire la distorsion et améliorer, et deux aimants en ferrite.
Une esthétique soignée
Pour ces bancs d’essai, j’ai eu l’occasion de prendre en main le SB-4000 dans sa version couleur chêne noir, et le PB-4000 et PC-4000 en piano noir laqué. Les deux finitions sont plaisantes, j’ai d’ailleurs personnellement un petit faible pour la version chêne noir que je trouve vraiment superbe. Le noir laqué est très joli, mais elle demande forcément un peu plus d’entretien.
C’est moins le cas pour le caisson cylindrique PC-4000, sur lequel la laque recouvre exclusivement la grille supérieure et le bas du caisson. Ce dernier modèle est d’ailleurs le seul directement fourni directement avec les absorbeurs Soundpath en raison de son facteur de forme et de l’orientation du HP vers le sol.
La façade des trois caissons est surmontée d’un écran LCD 8 caractères qui nous indique par défaut le niveau de volume, et de quatre touches directionnelles pour la navigation dans les menus et sous-menus de l’interface.
Le panneau connectique demeure pour sa part identique à la série 16, nous retrouvons donc une entrée LFE/RCA et une sortie analogique RCA, une entrée et sortie symétrique XLR, et une entrée de déclenchement 12V pour automatiser la mise sous tension ou hors tension du subwoofer avec son système.
Une interface complète
Les réglages du caisson sont accessibles directement depuis les boutons directionnels en façade ou par le biais de la télécommande fournie. Il s’agit d’un modèle standard équipé de boutons pression, et qui présente pour une fois moins d’intérêt que l’application mobile SVS.
Depuis la dernière prise en main du SB16-Ultra, l’application n’a pas accueilli de changements drastiques, si ce n’est la récente mise à jour amenant la compatibilité avec la série 3000. Et je dois reconnaître qu’à l’utilisation, cette application se montre toujours aussi complète, pratique et plaisante à prendre en main. On peut y retrouver les réglages standards, qui vont du réglage du niveau de volume au changement de phase, en passant par la fréquence de coupure, le filtre passe-bas ou la polarité. On peut mentionner la présence de modes d’écoute préréglés Movie/ Music/ Default pour les plus pressés, le plus intéressant cependant se trouve au niveau de l’égaliseur paramétrique.
Trois mémoires sont disponibles pour définir ses propres courbes d’égalisation qui vont de 0 à 200 Hz. Il faut d’abord sélectionner la fréquence sur laquelle on souhaite appliquer une modification, puis d’appliquer un Boost sur une échelle allant de -12 dB à +6 dB, et qui propose d’ailleurs des pas de réglages extrêmement fins de 0,1 dB. Et enfin, définir le multiplicateur Q Factor, qui permet d’appliquer ces réglages sur l’ensemble de la bande de fréquence des graves, en prenant la fréquence sélectionnée comme référence, ou au contraire de les limiter à cette zone de fréquence.
Terminons enfin par le réglage Port Tuning pour les PB-4000 et PC-4000, qui sert uniquement à basculer entre les modes Standard (tous les ports ouverts), Extended (un port bouché) ou Sealed (tous les ports bouchés).
Mesures et écoutes des SVS PB-4000 et PC-4000
Quasi-exclusivement pour les écoutes Home Cinéma, la définition même du caisson Bass-reflex est d’avoir la capacité d’atteindre des niveaux plus importants sur les plus basses fréquences du grave. J’avais eu l’occasion de prendre en main il y a maintenant quelques années le PB-2000, et en terme de caractère il faut bien reconnaître qu’il y a Bass-reflex et Bass-reflex ; je m’explique.
Tout d’abord en termes de mesures, ou tout comme j’avais pu le noter sur la série 16, la linéarité en termes de niveau de pression SPL est assez impressionnante. En mode standard, c’est-à-dire les trois ports ouverts, le mastodonte PB-4000 atteint un impressionnant 122 dB à 20 Hz et frôle avec les 125 dB à 50-60 Hz. Des chiffres impressionnants, à mettre également en parallèle avec une distorsion très faible, comprise généralement entre 6 et 10% selon le niveau de fréquence ce qui est extrêmement faible. Le PC-4000 quant à lui ne démérite pas, et atteint de très belles valeurs avec pas moins de 115 dB à 20 Hz et 118 dB à 50-60 Hz.
L’apport du mode Extended, avec deux ports ouverts, se manifeste surtout par quelques dB supplémentaires sous les 20 Hz. Ce qui selon moi ne présente finalement que peu d’intérêt, si ce n’est aucun sachant que les films jouant avec ce type de fréquence sont extrêmement rares. Il pourrait en revanche et hypothétiquement présenter un peu plus d’intérêt dans le cadre d’une configuration avec deux subwoofers. Le mode Sealed (clos) est pour sa part assez peu utile je trouve, on sent bien que le changement de DSP apporte un peu plus de vélocité, mais la différence n’est finalement pas aussi substantielle que l’on pourrait l’imaginer en comparaison des modes Standard et Extended, qui offrent déjà une excellente réactivité. Et des niveaux plus cohérents.
À l’écoute et au-delà du cliché habituel véhiculé par le format Bass-reflex, ce qui m’a le plus impressionné sur les PB-4000 et PC-4000, c’est l’extrême linéarité et finesse du grave. Bien que cela puisse paraître paradoxal de prime abord, nous sommes face à des subwoofers capables d’être outrageusement remuants, en terme d’explosivité et d’impact, mais qui savent tenir la note sans déborder ni talonner.
C’est par exemple le cas sur la scène de décollage de la fusée sur Interstellar, ou l’incontournable traversée du trou noir, ou les deux caissons – PB-4000 en tête – délivrent un grave d’une violence inouïe, qui vient vous prendre littéralement aux tripes et vous scotcher au siège, avec une précision et un sens du timing probant. Leur rapidité est également très salutaire, bien que la vélocité reste en deçà du SB-4000, à aucun moment ils ne donnent cette impression de traîner ni de procurer un grave « boomy ».
C’est peut-être encore plus vrai pour le PC-4000, qui malgré un facteur de forme qui le fait définitivement passer pour un OPNI (objet portant non identifié), fait vraiment office d’intermédiaire entre les PB-4000 et SB-4000. Le fait de déplacer le volume de charge dans la verticalité, avec une excursion vers le sol permet d’obtenir un rendu vraiment très intéressant. Nous avons d’un côté l’avantage d’avoir une empreinte sonore qui conserve ce qui fait l’attrait du PB-4000, autrement dit un grave lourd et explosif, mais sans la contrainte du positionnement délicat et des effets indésirables de la pièce.
Mesures et écoute du SVS SB-4000
Voici donc le modèle le plus « sage » de la gamme. Un euphémisme évidemment, sachant que sans atteindre la performance exceptionnelle du SB16-Ultra, les relevés de mesures sur le SB-4000 n’ont clairement pas à le faire rougir. À 20 Hz le caisson atteint un très honorable 99 dB, tandis qu’il atteint ses pics de pression aux alentours des 30-60 Hz avec des valeurs qui oscillent entre 105 et 109 dB.
À mes yeux, le clos offre le double avantage d’offrir une plus grande flexibilité d’utilisation, tout en évitant de jouer avec les limites acoustiques de certaines pièces. En Home Cinéma, la combinaison d’une membrane de 13 pouces et l’amplification STA-1200D permet d’offrir une expérience des plus probantes. Si l’on est amateur d’un grave plus resserré, le caisson sait faire parler la poudre sur les bandes-son de films à l’instar du Master & Commander de Peter Weir, ou chaque tir de canon est reproduit avec un haut grave d’une tension extrême, sans aucun débordement. Bien que le SB16-Ultra m’ait laissé davantage pantois et soit plus en phase avec la surface d’écoute de la pièce, ce « petit » SB-4000 ne manque clairement pas de panache. Bien au contraire il est capable de fournir un grave viscéral, agile et puissant.
Musicalement parlant, il fait davantage parler sa rapidité d’exécution et sa précision à reproduire avec justesse chaque note. Associé à un NAD M3 utilisé comme bloc de puissance un Auralic Aries Mini comme préampli/contrôleur de volume, sur le Rythm of the Heat de Peter Gabriel, les percussions résonnent avec une vivacité et une tension extrême.
Conclusion : PB-4000 ou SB-4000 ou PC-4000 ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la succession de la série 13 Ultra ne manque assurément pas de panache avec cette nouvelle gamme 4000. Tout d’abord en terme de performance avec cette nouvelle platine amplificatrice, accolée à une technologie de traitement du signal plus affinée avec la nouvelle puce Analog Devices. Les trois caissons possèdent en commun cette capacité à développer un grave linéaire avec des niveaux de pression souvent impressionnants, tout en parvenant à maintenir des taux de distorsion extrêmement faibles. Un joli tour de force !
Comme vous avez pu le voir tout au long de cet article, chacun de ces trois caissons possèdent des profils très particuliers. Et je dois reconnaître qu’au-delà du PB-4000 qui m’a totalement convaincu par sa performance dantesque en Home Cinéma, le PC-4000 qui était de prime abord une étrangeté à mes yeux, est très certainement celui qui m’a le plus agréablement étonné. D’une part en raison d’un niveau de performance qui, toutes propositions gardées bien sûr, n’a pas à rougir face au PB-4000, possède l’avantage d’être plus facilement et mieux exploité dans un salon de taille médiane. Le SB-4000 reste quant à lui un caisson au caractère plus polyvalent, qui s’adresse avant tout à un public à la recherche d’un grave puissant, moins expansif que le Bass Reflex, et qui bénéficie surtout d’une excellente assise afin d’obtenir beaucoup d’impact, et un vrai caractère musical.
12 commentaires
Le genre de test qui fait plaisir, merci ^^
Le jour où je déménage pour une maison j’investit dans un PB-4000… J’ai encore le temps de rêver 😉
J’ai oublié, ces caissons de basse sont conseillé à partir de qu’elle surface d’écoute ?
C’est compliqué d’être catégorique, ça dépend de beaucoup de paramètres. Hors salle dédiée, dans un salon je dirais qu’il faut compter une surface d’un bon 30 m².
d’un bon 30m² de surface d’écoute (on parle même pas de la pièce), presque une sale de cinéma privée au final? Il faut habité dans un château… ou avoir un sous sol plein… Pour les tests du coup tu les fais chez toi ou tu as une grande salle dédié ?
Bref, des belles bêtes et SVS est vraiment une bonne marque. Je ne regrette pas l’achat que tu m’avais conseillé et en plus je suis en paix avec mes voisins 😉 D’ailleurs tous mes achats ont été une grande réussite grâce à tes conseils précieux, donc je suis d’autant plus content de te revoir parmi nous !!!
Pierre il y a une différence importante selon toi entre le SB4000 et le SB16?
J’hésite à passer chez SVS (aujourd’hui xtz 1×12) en dual of course
Pierre, selon toi le SB16 va t il bcp plus loin que le SB4000?
Je me tâte à changer mes XTZ 1×12 pour une paire de SVS
Désolé du doublon…
Oui il y a bien un écart entre le SB4000 et le SB16, en terme de nervosité et de puissance d’impact, on est pas tout à fait dans la même catégorie. Disons que la logique de gamme est respectée, le SB16 reste vraiment LA référence en clos.
En appartement, dans un séjour de 30m2, quel modèle de caisson bass reflex adopter pour se faire plaisir sans être en guerre avec nos chers voisins ?
J’envisage de prendre le pack Ultra Tower
En partant du postulat que le salon n’est pas dédié et que l’on se dise que la surface d’écoute fait disons 20 m², il est assez clair que de la série 16 ou de la série 4000 c’est clairement hors sujet. Il faudrait plus du PB1000. Désolé je ne connais absolument pas les enceintes SVS, mais à première vue pour les avoir vu il y a deux ans sur un salon, c’est tout de même très gros, bien trop gros selon moi. Tenir de telles enceintes dans ce type d’espace, c’est compliqué.
Salut Baptiste,
J’ai un salon de 26m² dont 12m² on va dire dédié.
j’ai un caisson de 10″ avec 275W, ca me suffit largement en hifi tout comme en HC, je le bride a fond sinon ca pousse trop fort ( pour les voisins surtout ).
voila la fiche : http://www.bkelec.com/HiFi/Sub_Woofers/XLS200.htm
Pierre, a quand un test de ces caissons ?
J’ai eu le PB-4000 pendant 10 semaines .. rodage extrêmement long car HP ultra rigide, ce caisson a commencé à ce libérer au bout de 150/160 hrs ! Idéal en HC ça c’est très clair ! Grave puissant et très profond avec une descente impressionnante, par contre absolument pas polyvalent car musicalement très moyen ! A part peut être sur de la musique acoustique ( Jazz, contrebasse, batterie et sax )
Je l’ai revendu car je lui préfère nettement mon JLAudio F-113 ! ( clos, HP 34, 2500 w ) plus percutant en HC, infra par nappe a des niveaux considérables et musicalement a 1000 lieues du SVS !