Maintenant disponible depuis quelques mois, les caissons de graves SVS série 16 Ultra ont largement fait parler d’eux. Je vous propose aujourd’hui un banc d’essai complet du subwoofer SVS SB16-Ultra.
En complément des séries Ultra 12 et 13, le fabricant américain amorçait au printemps une montée en gamme avec la série 16 Ultra. Deux déclinaisons sont disponibles, une version accordée en Bass-Reflex sous la référence PB16-Ultra, et le modèle clos SB16-Ultra qui fait aujourd’hui l’objet de banc d’essai.
Les prix s’échelonnent de 2 799 € (SB16) à 3 499 € (PB16).
Je remercie Futureland, distributeur de la marque SVS en France, pour le prêt de ce modèle.
Présentation du SVS SB16 Ultra :
Moins imposant que le « monstrueux » PB16 Ultra, configuration close oblige, le SB16 Ultra affiche un gabarit relativement compact, du moins aussi compact que peut l’être un caisson équipé d’une membrane 16 pouces. Les dimensions (LxHxP) du coffret sont de 49 x 50 x 58 cm, une empreinte au sol plus que convenable au regard des spécifications, pour un poids de 55,3 kg. Un beau bébé.
Livré dans sa version chêne noir pour ce banc d’essai, mais également disponible en noir laqué, le SB16 Ultra arbore des lignes séduisantes et une finition élégante. La façade est surmontée d’un afficheur LCD à 8 caractères qui donne accès à diverses informations, mais aussi d’accéder aux réglages, et quatre touches directionnelles pour naviguer dans les menus.
Au niveau du coffret composé de panneaux MDF, le caisson arbore de larges renforts internes et des parois dont l’épaisseur dépasse le 20 mm. Le principal attrait du SB16 réside tout naturellement dans sa membrane 40 cm, qui se voit associée à une imposante bobine mobile de 20 cm et deux paires d’aimants en ferrite.
Composée d’une double couche, la membrane intègre une sous-structure de cône en résine composite renforcée, et une couche supérieure en fibre de verre laminée. Elle est insérée dans un imposant saladier en fonte d’aluminium, tandis que l’on retrouve un Spider Nomex et deux larges anneaux en aluminium pour réduire l’inductance et la distorsion.
SVS s’appuie comme toujours sur une amplification de son propre cru. Le nouveau module Classe D Sledge STA-1500D passe toutefois un nouveau cap, avec une puissance RMS annoncée à 1 500 W, et jusqu’à 5 260 W en crête. Au-delà des chiffres bruts, la principale évolution provient de la partie DSP, avec l’intégration d’une puce Analog Devices 50 MHz. Le processeur possède une capacité de filtrage de 56 bits.
Le panneau connectique est quant à lui conforme à ce que l’on attend d’un produit haut de gamme, nous retrouvons donc une entrée/sortie asymétrique RCA, ainsi qu’une entrée/sortie symétrique XLR et une entrée à déclenchement 12V.
Les réglages du caisson sont accessibles directement depuis la télécommande fournie, un modèle standard à bouton pression sympathique, mais pas forcément de quoi s’enthousiasmer, en revanche on retient davantage la possibilité de piloter le SB16 à l’aide l’application SVS disponible pour les mobiles iOS et Android.
Bien que j’avoue avoir d’abord vu cette nouvelle fonctionnalité comme un simple jouet éphémère, il fat bien reconnaître qu’à l’utilisation, cette application se montre aussi complète que pratique et agréable à l’utilisation. En marge des réglages incontournables (volume, phase, fréquence de coupure, modes DSP…), quelques fonctions se montrent particulièrement intéressantes, à l’instar de la possibilité de mettre en place un égaliseur paramétrique personnalisé, définir un gain de pièce ou activer un filtre passe-bas.
Analyse et mesures du SVS SB16 Ultra :
Pour la réalisation de ce banc d’essai, le caisson clos SB16 Ultra a été testé dans deux types d’environnements. Un salon avec une surface d’écoute de 40 m², et une pièce dédiée de 20 m².
Commençons par les mesures, ici réalisées à l’aide d’une interface audio M-Audio et un microphone placé à 1 mètre de l’évent conformément aux prérogatives CEA-2010. Évidemment, aucune égalisation n’a été appliquée sur le caisson pour ne pas influencer les mesures.
Ce qui marque avant tout, c’est l’extrême linéarité de la courbe SPL. Un adoucissement (smoothing) à l’octave 1/6 a été appliqué sur le graphique ci-dessus, on peut toutefois d’ores et déjà remarquer l’excellente tenue du SB16 sur l’ensemble de la courbe de réponse en fréquence.
En particulier, la première partie du spectre ou le caisson SVS atteint pas moins de 109 dB à partir des 20 Hz, jusqu’à 111 dB à 25 Hz. En d’autres termes, le SB16 Ultra démontre une vraie capacité à offrir un niveau de sortie digne de certains caissons Bass-Reflex, mais dans un format clos.
Cependant, c’est sur le second partie du spectre que le caisson atteint son plein potentiel. Bien que l’adoucissement de la courbe ait tendance à amoindrir les valeurs SPL affichées par le graphe, avec un maximum de 113 dB à partir de 30 Hz, la courbe brute montre plus en détails la performance du caisson clos SVS, avec des pics relevées à 117 dB entre 40 et 70 Hz.
Dans un environnement à l’acoustique totalement contrôlée comme une salle de cinéma dédiée, on peut allègrement espérer dépasser les 120 dB. C’est relativement impressionnant, d’autant plus que nous parlons ici de la partie du spectre la plus utilisée sur les bandes-son Blu-ray/ UHD Blu-ray.
Le SVS SB16 Ultra à l’écoute:
Les mesures confirment les excellentes prédispositions du caisson SVS, les écoutes enfoncent définitivement le clou. Plus qu’un simple amoncellement de superlatifs, le SB16 est un véritable choc, au sens propre comme au sens figuré.
En Home-cinéma, le caisson déploie une énergie impressionnante pour un caisson clos, la longueur d’onde conjuguée à la puissance déployée par l’amplification Sledge ne laisse d’ailleurs aucun doute sur les capacités du SB16 à exprimer son plein potentiel sur des surfaces d’écoute pouvant aller jusqu’à 40 m², voire un peu plus.
Au contraire du PB16 qui nécessite un volume plus conséquent pour s’exprimer de façon optimale (ou une pièce acoustiquement traitée), le SB16 offre une flexibilité nettement plus intéressante. Un caisson capable de procurer d’importants niveaux de pression sur le haut grave entre 30-50 Hz, mais qui sait également montrer une tenue exemplaire dans l’extrême grave – bien que très peu de Blu-ray et UHD Blu-ray exploitent en réalité cette partie-là du spectre –, et faire preuve d’une agilité et d’une explosivité déconcertante. Pour ne pas dire, réellement impressionnante. Un véritable concentré d’énergie, mais un caractère autoritaire et un sens du timing détonnant pour un 16 pouces. Une main de fer dans un gant de velours.
Musicalement, le SB16 montre là également toute l’étendue des qualités naturelles des caissons clos. Sur certains morceaux que j’aime souvent à utiliser comme « pistes test », le caisson SVS se monte tout autant à son avantage, à l’instar de l’indémodable introduction du Time des Pink Floyd (The Dark Side of the Moon), ou le SB16 déploie un grave « plein » et tendu au cordeau. Les notes lancinantes de la basse de Roger Waters résonnent avec insistance, pour autant, à aucun moment le caisson ne vient ajouter quoi que ce soit, il se fond parfaitement dans la masse.
Pour terminer ce chapitre, voici un compte-rendu de quelques écoutes réalisées avec le SB16-Ultra :
Mad Max Fury Road : tempête de sable
Bien qu’il soit difficile de ne sélectionner qu’une seule scène de l’iconique Fury Road de George Miller, la tempête de sable offre sans nul doute l’un des passages parmi les plus intenses du film. Une véritable « furie » acoustique, durant laquelle le SB16 Ultra montre toute l’étendue de ces capacités, le grave résonne avec force et violence. Une expérience intense (et résolument jouissive), dont on ne ressort pas indemne…
Master & Commander : bataille navale
Les années passent, mais le temps de ne semble n’avoir aucune emprise sur Master & Commander. Il n’est évidemment pas question du film en lui-même, mais du travail opéré par Richard King sur la bande-son du film de Peter Weir, et qui figure incontestablement comme une œuvre de référence en matière de sound-design. Malgré une image indigne du support, la VO en DTS-HD Master Audio impressionne toujours autant, un top démo malgré les dix ans de l’édition Blu-ray.
Les deux principales scènes de bataille navale sont un modèle du genre pour qui souhaite tester son installation. Les échanges de feu entre les frégates Achéron et Surprise impressionnent par leur violence, les détonations sèches et répétées des tirs de canon permettent au SB16 de démontrer sa capacité à délivrer un haut grave tendu à l’extrême. Un grave « plein » mais d’une agilité redoutable.
Les Gardiens de la Galaxie : attaque du vaisseau de Ronan
Entre l’immense scène de bataille aérienne, l’attaque puis le crash du vaisseau de Ronan, la piste DTS-HD Master Audio 7.1 du premier volet des Gardiens de la Galaxie envoie résolument du lourd, en particulier sur le canal LFE. Une bande-son pop corn, sur laquelle le SB16 délivre un grave dont l’omniprésence et le caractère impactant – pour ne pas dire « mordant » -, en donne littéralement pour son argent.
Interstellar : le trou de ver
Bien que le film regorge de passages marquants, la traversée du trou de ver est certainement l’une des scènes les plus probantes en matière d’exploitation du canal LFE. Une scène capable de mettre à rude épreuve n’importe quelle installation (et accessoirement votre voisinage).
Le subwoofer SVS donne la pleine mesure de la violence acoustique déployée par le phénomène de distorsion temporelle, et des éléments déchaînés sur la carlingue du vaisseau. Plus que la simple capacité à descendre bas, très très bas, je retiens avant tout l’extrême tenue du grave lorsque le caisson est soumis à des niveaux de pression aussi importants. Dantesque.
Conclusion :
Le SB16-Ultra s’impose définitivement comme l’un des caissons de grave parmi les plus impressionnants qu’il m’ait été donné d’entendre ces dernières années. Un véritable coup de maître.
Un caisson capable d’offrir des performances parfois dignes de certains caissons Bass-Reflex, un caractère renforcé par une qualité d’amplification rare, mais qui conserve les avantages du format clos.
À savoir une extrême linéarité, une agilité remarquable et un caractère extrêmement polyvalent à même de convenir aussi bien aux amateurs de Home-cinéma que de Hi-Fi, c’est tout simplement du jamais vu. Je n’ose imaginer les prestations délivrées par le PB16 Ultra…
16 commentaires
Outch, tu envoie du rêve Pierre ! On a qu’une envie du coup, c’est de les écouter…
A un tel niveau de finition, j’imagine qu’il pourrait se marier avec n’importe qu’elle configuration ?
En dehors des considérations d’usage (budget, espace), oui totalement 🙂
Merci pour ce test !!!!
Un bon test digne de ce nom comme on en trouve trop rarement dans nos contrées !!!
Une bien belle bête qui doit donner ton son potentiel dans une pièce dédiée ou alors une grande pièce de vie mais dans les 2 cas avec un minimum de traitement acoustique pour vraiment en apprécier toutes les qualités…….
Merci Cyyyr 😉
Par rapport au Magnat SUB300 THX, vaut t’il 3x le prix ? Car avec un prix à 1350€ environs (voir 1600max), le Magnat me semble intéressant ! 3x plus cher pour le SVS, cela en vaut la chandelle ? :\ (j’hésite xD)
La comparaison entre un 12″ et un 16″ est périlleuse 🙂
N’ayant pas écouté ni mesuré le SUB300THX qui est sûrement un bon caisson, je ne me hasarderais à aucune comparaison. La seule chose dont je suis cependant certain, c’est qu’au regard des prestations délivrées et de sa capacité à atteindre des niveaux de pression bluffants (pour un clos) en conservant une distorsion extrêmement faible, le SB16 joue dans une toute autre catégorie 🙂
Merci pour ce test. Pense tu t’attaquer au gros nouveau svs le pb 4000 et ces 1200 watts rms?
Oui pourquoi pas, ça pourrait faire l’objet d’un nouveau banc d’essai Christophe. Si d’autres personnes souhaitent également que la série 4000 PB/SB/PC fassent l’objet d’un banc d’essai sur HCReview, n’hésitez surtout pas 😉
+1000 pour le test d’un PB4000 !!!
moi je suis partant car j’ai pas le budget pour le gros et si le petit sb4000 est aussi bon pour ma pièce de 20m2 alors Pierre tu peux y aller. nous t’attendons en espérant que svs te le prête. Mais c’est à leur avantage donc vois pas de raison de refus.
Dans cette attente bien à toi.
Après expérience du nad tes avis sont précieux pour moi car pas toujours possibilité écoute.
A oui Pierre !!! un comparo avec PB4000-sb4000 voire même un le grand PB16 ultra… STP fait ca pour nous !!!! 😀
Oui un bon gros comparo histoire de savoir qui est le meilleur car mis à part les tarifs dur de se faire une idée.
Je confirme. J’ai 2 PB-16 dans ma salle dédiée. Je n’en sors plus.
2 PB-16 ?!?!!!! 😳
Tu tiens une entreprise de démolition Bernard ?
Effectivement difficile de sortir de sa salle après un bon film, se doit être grandiose !
2 subs c’est le minimum pour venir à bout, ou presque, des modes. La taille, c’est pour le fun.
Superbe caisson, finition et construction HDG ! Rendu exceptionnel en musique et HC avec une très net grosse performance en HC ! Rare pour un clos, j’ai eu très longtemps du JL audio, F113, et quelque temps le PB4000.
Par rapport au F113 il est au dessus et très nettement en rendu HC ! Avec son HP de 40 et sa bobine de 20 ( énorme moteur !) c’est puissant, dynamique, des nappes d’infras avec des niveaux hallucinant réf sensation garantie !!
En musique il est bon et s’accorde assez facilement, avec de grosses colonnes de préférence, mais là le JL audio reste devant, beaucoup plus fin à mon goût.
Par rapport au PB4000, en HC je retrouve cette puissance ravageuse du bass reflex et cette descente en bas mais avec un cran au dessu c’est vous dire .. car c’est un clos …
Caisson exceptionnel !