Quelques mois après le lancement des séries N6800 puis NU9700, Hisense introduit la série de téléviseurs milieu de gamme NU8700. Nous vous proposons aujourd’hui un banc d’essai du modèle 65 pouces, plus connu sous la référence H65N8700.
Alors que le N6800 venait succéder au M7000 de 2016, et le N9700 au XT910 lancé fin 2015, le fabricant profitait de l’IFA en septembre dernier pour étoffer sa gamme de téléviseurs avec le NU8700. Comme les deux séries susmentionnées, le N8700 fait partie intégrante de la gamme ULED, autrement dit un TV Ultra HD 4K compatible HDR, Wide Color Gamut et qui intègre un système de local dimming.
La série Hisense NU8700 se décline en diagonales 55 pouces (H55NU8700) et 65 pouces (H65NU8700) aux prix publics indicatifs respectifs de 1 499 € et 1 999 €.
PRÉSENTATION DU TV HISENSE 65NU8700 :
Autant en matière de design que de qualité de finition, le NU8700 constitue une assez bonne surprise. La finition est conforme à ce que l’on attend d’un téléviseur milieu de gamme, la dalle est recouverte d’un cadre en aluminium de 8 mm d’épaisseur, tandis que le châssis est recouvert d’une plaque noire en plastique d’assez bonne facture.
L’ensemble repose sur un pied chromé en Y, solidement ancré au sol et dont l’empattement atteint les 140 cm pour le modèle 65 pouces. Ce dernier est d’ailleurs légèrement surélevé afin de permettre le placement d’une barre son.
À l’exception de la face avant, sur laquelle sont intégrés les haut-parleurs, le design fait furieusement penser à la série KS8000 de Samsung. Une ressemblance d’ailleurs totalement assumée. Le téléviseur peut également être fixé sur un support mural (VESA 400 x 400 mm).
Connectique :
Le choix en matière de connectique est correct, il laisse néanmoins un peu perplexe. Bien que le téléviseur propose deux entrées HDMI 2.0b (HDCP 2.2, 4K/60 Hz, HDR, Deep Color, etc.) pour raccorder un lecteur Blu-ray Ultra HD, un lecteur multimédia 4K, une PS4 Pro ou Xbox One X, pour les sources HD courantes le NU8700 intègre une seule et unique entrée HDMI 1.4. Le choix est d’autant plus étonnant que le N6800 propose deux entrées.
Le reste de la connectique est standard, puisque l’on retrouve une entrée Composante YUV, une entrée Composite/ audio RCA, une sortie audio optique Toslink, trois ports USB, une sortie casque (jack 3.5 mm), un emplacement CI+ et une prise Ethernet.
En matière d’équipement, le NU8700 dispose d’une paire de haut-parleurs 2 x15 W, des connectivités sans fil Wi-Fi 802.11n et Bluetooth, et un tuner TNT/Câble/Satellite (DVB-T2/C/S2) compatible HbbTV, PVR et Timeshift.
Télécommande :
Le téléviseur est accompagné d’une télécommande standard, identique à celle retrouvée sur le N6800. la finition reste dans la même lignée que le modèle précédent à l’exception d’un liseré en plastique couleur chrome qui lui confère une petite touche d’élégance et d’un facteur de forme qui offre une meilleure prise en main.
Des touches de raccourcis permettant d’accéder directement à l’interface Vidaa U et au lecteur média, mais également de changer rapidement de mode Image ou de mode Son. Pour le reste, on retrouve l’essentiel des touches nécessaires au contrôle du téléviseur, du pavé numérique en passant par les raccourcis macros, sans oublier les touches dédiées aux applications Netflix, Wuaki TV et YouTube.
HISENSE H65NU8700 : CALIBRATION ET QUALITÉ D’IMAGE 4K HDR
En sortie de carton, les valeurs relevées sont très perfectibles, plus d’ailleurs que ce que nous espérions. En attendant un retour de la part du fabricant à ce sujet, voici les valeurs relevées en SDR.
L’échelle de gris est particulièrement décevante, le téléviseur laisse apparaître une importante dominante sur une majeure partie de la courbe, avec une accentuation dans les hautes lumières comme vous pouvez le voir. Cela se traduit concrètement par une température de couleurs qui dépasse les 7000K et un DeltaE de 4,7, et ce, aussi bien en mode Cinéma Jour qu’en Cinéma Nuit. Le gamma est en revanche conforme aux valeurs attendues, la moyenne oscille entre 2.3 et 2.2.
La colorimétrie , bien que relativement correcte, laisse très logiquement apparaître un décalage plus ou moins prononcé sur certaines teintes et saturations de couleur, malgré un très bon DeltaE de 1,8 de moyenne.
Le menu réglages offre un certain nombre outils d’aide à la calibration, un réglage de l’échelle des blancs sur 2 ou 10 points, et un CMS pour ajuster la colorimétrie et la teinte de peau. Si l’on peut regretter les résultats relevés en sortie de carton, un minimum d’ajustement sur l’échelle des blancs à 2 points ( Gain bleu -2) permet de redresser rapidement la barre, et d’abaisser le DeltaE de l’échelle de gris à une belle moyenne de 1,8.
En post-calibration, les quelques réglages réalisés sur l’échelle à 10 points permettent d’atteindre une excellente moyenne DeltaE de 0,8 sur l’échelle de gris, et une température de couleur de 6490K. Nous avons également opté pour un réglage gamma 2,4 pour le mode Cinéma Nuit, et un gamma BT.1886 sur le mode Cinéma Jour. La précision atteinte sur les saturations de couleur et la teinte est également appréciable jusqu’à 75 %, la moyenne DeltaE redescend d’ailleurs à 0,9.
Mesures HDR Rec.2020 :
La courbe d’évolution en comparaison du N6800 est malheureusement très substantielle, comme nous pouvons le voir sur la couverture des espaces couleur étendus, puisque le téléviseur couvre 65 % du gamut Rec.2020 et 90 % du gamut DCI-P3. Des valeurs plus ou moins identiques à ce que l’on peut trouver sur certains concurrents tel que le Sony XE90.
Dans un second, et bien qu’une augmentation de la luminance soit relevée, le 65NU8700 est relevé à 525 cd/m² sur une mire à 10 % de blanc. Un résultat correct, et plus ou moins dans les mêmes eaux que le MU7055 de Samsung, néanmoins nous sommes bien loin des 1000 nits annoncés initialement par le fabricant.
Quelques ajustements sont bien sûr nécessaires, mais les résultats en sortie de carton demeurent un peu plus convenables que sur le N6800.
Qualité d’image HD/SD :
En matière de traitement vidéo, le NU8700 s’avère particulièrement convaincant. Bien que les résultats s’inscrivent très logiquement dans la continuité du N6800, autrement dit une très belle qualité d’upscaling sur les sources HD de qualité et un piqué particulièrement appréciable sur les Blu-ray et certains encodages MKV, l’efficacité du local dimming sur lequel nous reviendrons plus avant de cet article, donne une nouvelle dimension à l’image.
Le N6800 délivre également de très bons résultats sur les chaînes TV de la TNT ou du Satellite avec un désentrelacement de bonne facture. Un constat d’ailleurs tout aussi valable sur les sources en streaming telles que Netflix, Amazon, MyCanal ou Molotov sur Nvidia Shield TV.
Pas de miracle sur les chaînes TV ou contenus SD en revanche, la qualité est passable, mais n’espérez pas plus. Il est d’ailleurs conseillé de désactiver totalement les réducteurs de bruits, l’atténuation des artefacts de compression se faisant au détriment de la précision d’image.
Le filtre Netteté se montre beaucoup plus intéressant pour ceux qui souhaitent renforcer le piqué d’image, mais il reste à utiliser avec parcimonie sous peine de voir rapidement apparaître des artefacts de compression. Un réglage à +2 / +3 est un bon compromis.
Qualité d’image 4K HDR :
Malgré une luminance légèrement rehaussée, comme nous l’avons vu précédemment, le téléviseur est assez loin des 1000 nits proclamés. Le NU8700 offre néanmoins des résultats un peu plus convaincants que le N6800, en proposant un compromis un peu plus équilibré en matière de luminosité et contraste.
L’éclaircissement des bandes noires est d’ailleurs moins prononcé, tout comme l’écrêtage dans les noirs, ce qui permet au téléviseur de conserver une clarté appréciable dans les scènes en basses lumières.
Local dimming et uniformité :
Le modèle 65 pouces qui nous a été fourni par le fabricant offrait une uniformité correcte, mais perfectible. La dalle ne laisse apparaître aucune trace de clouding ni de DSE (Dirty Screen Effect), quelques fuites lumières sont cependant localisées sur le côté droit de l’écran. De plus, et malgré l’intégration d’une dalle 10 bits, on soulignera également la présence d’un léger banding sur les mires de gris à 5 % et 10 %. Le phénomène est cependant assez peu marqué, et ne constitue pas une gêne rédhibitoire.
La profondeur des noirs est très bonne, avec une luminosité ajustée à 120 cd/m², le N6800 offre un rapport de contraste intra-image de 3620:1 avec un noir relevé à 0,01 cd/m². Le local dimming se montre nettement plus efficace que sur les modèles coeur de gamme, en mettant de côté les modes Moyen et Haut qui atténuent la lisibilité dans les scènes sombres, le réglage Bas offre un très bon compromis pour les amateurs d’images contrastées.
Fluidité :
Dans la majeure partie des cas, le NU8700 offre une très bonne fluidité sur les programmes TV de la TNT et du Satellite, mais également sur les films. L’intégration d’une dalle 100 Hz permet ici de conserver une image fluide et sans saccades, aussi bien sur les sources 50 Hz que sur les films Blu-ray et Ultra HD Blu-ray en 24p.
La compensation de mouvements introduit néanmoins un effet caméscope particulièrement désagréable, et ce malgré la multiplicité des modes (Sport, Film, Standard, Fluide…). Le mode Manuel reste le plus préconisé, en dehors des sources 60 Hz (PS4, Xbox One…) où l’interpolation est à désactiver.
En effet, le téléviseur souffre cependant d’un bug particulièrement gênant. Après une mise hors tension, le NU8700 réactive automatiquement la compensation de mouvements, ce qui nécessite de repasser dans le menu réglages, pour la désactiver de nouveau. Un problème d’ailleurs déjà rencontré il y a quelques années sur le XT910… Le fabricant nous a indiqué qu’un correctif devrait être déployé dans les prochaines semaines.
Input lag et mode jeu :
Dans le cadre d’une utilisation jeux vidéo, le NU8700 offre de bons résultats. Tout d’abord en 1080p60 avec un retard à l’affichage de 34 ms, soit environ 2 images de retard par seconde. En basculant en 4K 60 Hz pour les utilisateurs de PS4 Pro et Xbox One X, l’input lag atteint une valeur très respectable de 30 ms.
Le mode Jeu s’avère quant à lui correct, malgré la présence notable d’une dominante de bleu, comme pour le reste des modes Image. De menus ajustements sur l’échelle de blanc à 2 points suffiront à corriger le tir, rien d’insurmontable donc.
INTERFACE SMART TV, LECTURE MULTIMÉDIA ET RÉSEAU
Pour sa troisième itération, l’interface Smart TV Vidaa évolue dans le bon sens. L’esthétique a été peaufinée, les menus gagnent en clarté, et la fluidité a été améliorée malgré un processeur quad-core identique aux modèles de l’an dernier.
Le choix d’applications n’est pas le plus étoffé qui soit, l’offre proposée par l’interface Vidaa laisse néanmoins un minimum de choix avec la possibilité d’accéder aux principaux services de VOD/SVOD comme Netflix et Wuaki TV. On retrouve également YouTube, PLEX, ARTE, Euronews, France 24, Deezer, Dailymotion, etc., un navigateur web et quelques jeux casual sans intérêt. Notez que l’absence d’Amazon Video devrait être comblée d’ici la mi-décembre.
En ce qui concerne le lecteur média, aucun changement particulier n’est à noter si c’est quelques petits changements esthétiques. Les vidéos HD 720p et 1080p encodées en MPEG-2, MPEG-4 ou HEVC sont parfaitement lues, quel que soit le conteneur (MKV, M2TS, MP4, etc.).
Même bilan pour les vidéos HEVC et VP9 en définition 4K avec ou sans HDR, ainsi que nos samples encodés en Hybrid Log Gamma (HLG). Les vidéos avec piste son AC3 et DTS sont correctement décodées, tandis que les pistes audio multiples et les sous-titres sont bien gérés. Les vidéos 24p sont encore et toujours automatiquement converties en 60 Hz, aussi bien en USB qu’en lecture réseau uPnP.
Nous retrouvons enfin la fonction Anyview Cast, qui permet de dupliquer l’écran d’un smartphone ou tablette vers le téléviseur pour afficher des photos, vidéos et écouter de la musique.
CONCLUSION : FAUT-IL ACHETER LE TV HISENSE 65NU8700 ?
Sous ses faux-airs de KS8000, le Hisense 65NU8700 constitue un rapport qualité/prix particulièrement intéressant. Un téléviseur Ultra HD qui allie un design séduisant et une qualité d’image convaincante, notamment grâce à un système de local dimming nettement plus efficace qu’escompté. Une montée en gamme intéressante.
Le NU8700 laisse cependant songeur sur certains points, à commencer par des réglages en sortie de carton assez décevants. Dans un second temps, bien que la qualité d’image HDR soit au rendez-vous, la puissance du pic lumineux est assez loin des chiffres initialement annoncés. Il reste cependant difficile de se montrer trop exigeant, puisque la moyenne se montre relativement cohérente en comparaison de certains concurrents tels que les Panasonic EX780 ou Samsung MU7005/7055. Exception faite du Sony KD-65XE9005, qui conserve la palme sur ce terrain-là.
2 commentaires
Tout d’abord, énième merci Pierre pour votre compétence 😉
Perso, je viens vers vous car j’hésite toujours pour faire mon choix entre ce Hisense 8700 qu’on peut trouver à 1400€ avec l’odr proposée par le fabricant, le Pana 65EX780, le Sony 65XE9005, …et le Samsung 65Q8C qui grâce à une ODR de 1000€ se négocie dans les 1600€ !
Pour une utilisation essentiellement TV cinéma et sport, dois-je privilégier le rapport qualité-prix du Hisense, la fidélité de l’image du Pana et du Sony, ou le côté pratique et esthétique du Samsung..?
D’autre part, pour calibrer ces écrans, faut-il investir dans une sonde ?
Bienvenu Gilles et merci,
La réponse à cette question va essentiellement provenir de vos goûts en matière d’image. Au-delà du facteur prix, sur le fond ces quatre modèles représentent tous, pour différentes raisons, un bon investissement. Les Panasonic EX780, Sony XE90 et Samsung Q8C conservent tout de même une légère avance sur les réglages en sortie de carton et la compensation de mouvements. Le NU8700 vient s’intercaler habilement par son rapport qualité-prix. Ce ne sont là que quelques pistes 🙂