Arcam présentait à l’automne dernier le petit dernier de sa gamme d’amplificateurs Home cinéma, le bien nommé Arcam AVR390. Un prix plus doux, mais des spécifications relativement proches du reste de la gamme, un futur best-seller en perspective ? C’est ce que nous allons voir.
Quelques mois après le trio AVR550, AVR850 et l’atypique SR250 que nous avions découverts début 2016, le fabricant britannique introduisait l’Arcam FMJ AVR390. Un moyen pour le fabricant de venir marcher sur les plates-bandes des ténors du marché qui dominent le segment haut de gamme – du moins la tranche inférieure à 3000 euros -, avec un ampli Home-cinéma 7.2 se présentant comme une déclinaison allégée du AVR550.
Voyons tout cela de plus près.
Présentation de l’ampli Arcam AVR390 :
L’Arcam AVR390 reprend le même châssis que le reste de la gamme d’intégrés Home-cinéma de la marque, le design de l’appareil reste sobre (mais austère…), nous retrouvons une façade épurée sur laquelle sont disposés un potentiomètre, une sortie casque, une entrée auxiliaire, et une rangée de touches permettant de changer de source, ouvrir le menu OSD, activer une Zone 2, etc.
En matière de conception, notre client du jour se rapproche davantage du AVR550, les deux modèles s’appuyant tout deux sur une amplification Classe AB, là où le plus huppé AVR850 et le SR250 emploient la technologie Classe G (Classe A + AB). La puissance d’amplification est naturellement revue à la baisse, elle n’en reste pas moins confortable avec 7 x 60 W sous 8 ohms. Il est d’ailleurs important de bien distinguer la notion de watt pour les hifistes comme Arcam, puisque nous parlons ici d’une puissance valable sur les 7 canaux alimentés en simultané, et non un seul canal à 1 kHz et 1% de THD.
L’annonce initiale laissait peu de doutes, si la majorité des spécifications sont identiques au AVR550, dans les faits, cette baisse de prix passe par des compromis. Une puissance moindre comme nous venons de l’évoquer, mais aussi et surtout une alimentation revue, le transformateur torique étant ici remplacé par un transformateur EI de plus faible capacité.
Pour le reste, aucun changement n’est à noter, le petit dernier d’Arcam embarque les classiques décodeurs Dolby Digital Plus, Dolby True HD et DTS-HD, mais également le Dolby Atmos et DTS:X. L’appareil conserve également un scaler UHD 4K pour la mise à l’échelle des signaux Full HD 1080p en Ultra HD 2160p, et le système correction acoustique Dirac Live.
La connectique est dans cette même continuité, l’amplificateur propose ainsi 6 entrées/3 sorties HDMI 2.0a (4K/60, HDR, HDCP 2.2, 3D…) dont une sortie compatible avec le canal de retour audio (ARC). Nous trouvons également 6 entrées audio analogiques RCA, 4 entrées SPDIF coaxiales, 2 entrées optiques Toslink, une sortie Pre-out 11.2, une sortie Zone 2, 2 sorties Pre-out Subwoofer, un port USB, une prise Ethernet, une prise RS-232, et pour terminer des sorties DC 6V, Trigger 12V, IR et des borniers en fibre de verre.
Accessoires :
L’Arcam FMJ AVR390 est livré avec une télécommande d’honnête qualité, la prise en main est excellente, et les principales fonctionnalités et réglages sont accessibles facilement.
malheureusement les touches ne sont pas rétroéclairées, un détail qui fait toujours un peu tâche pour un produit dans cette gamme de prix.
Outre les manuels, le carton renferme également une antenne radio, une interface audio USB et un microphone pour la calibration.
Arcam AVR390 : Égalisation, écoutes Home-cinéma et musique
Malgré un tarif plus abordable, l’AVR390 conserve une des principales nouveautés qui font tout l’intérêt de la dernière gamme d’intégrés Home-cinéma Arcam : le système d’égalisation Dirac Live.
Réglages et égalisation Dirac Live :
Contrairement aux solutions plus traditionnelles, le calcul de la courbe d’égalisation est réalisé non par l’amplificateur lui-même, comme c’est très majoritairement le cas, mais par le logiciel Dirac associé à une interface audio USB (fournie) pour PC et Mac, sur laquelle vient se brancher le microphone de mesure. L’amplificateur devra quant à lui être branché à votre box Internet ou routeur à l’aide d’un câble Ethernet pour que les réglages puissent être chargés une fois la calibration terminée. Plusieurs profils peuvent d’ailleurs être chargés, permettant ainsi de réaliser par exemple un premier calibrage pour les écoutes Home-cinéma, et une seconde en stéréo pour les écoutes musicales.
Les résultats sont éloquents, il y a très clairement un avant et un après-Dirac, à l’instar de l’ARC que l’on retrouve chez Anthem. Une pression sur la touche Audio de la télécommande permet d’ailleurs de comparer de façon directe et rapide le rendu sans puis avec Dirac, les résultats post-égalisation mettent en évidence une clarté appuyée des registres médium et aigu, une meilleure assise sur le grave, et une spatialisation plus convaincante.
Le logiciel propose par défaut une correction « flat » (neutre), il reste malgré tout possible d’ajuster la courbe manuellement depuis le logiciel pour ajuster plus finement la courbe, ou l’orienter volontairement vers le haut ou le bas du spectre. Un vrai bonheur pour les bidouilleurs en quête du profil d’égalisation ultime !
En complément de l’égalisation Dirac, l’interface OSD donne accès à neuf sous-menus pour configurer les entrées de façon indépendante (synchro, mode stéréo ou stéréo direct, tonalité, etc.), ajuster la taille des enceintes et la fréquence de coupure, le niveau de chaque canal et les distances, activer le scaler 4k2k, paramétrer une Zone 2 et configurer les réglages réseau.
Les écoutes Home-cinéma :
Malgré un positionnement tarifaire peu habituel pour la marque, et la présence d’un transformateur EI qui n’aura sans doute pas manqué de faire tiquer une partie de l’assistance, cet AVR390 est bien plus qu’une « simple » alternative moins coûteuse au AVR550.
Les écoutes Home-cinéma réalisées tout au long de la durée de ce banc d’essai ont avant tout permises d’éclaircir le flou qui pouvait subister autour du réel niveau de performance du AVR390, et de ce point de vue, force est de constater qu’il n’a pas grand chose à envier à ses homologues plus haut en gamme. Sa capacité à montée rapidement dans les tours laisse pantois, dès les premières minutes de Midnight Special et Interstellar, l’amplificateur Arcam ne laisse aucune place au doute, le temps de montée est toujours aussi impressionnant, l’assise est irréprochable, les voix sont parfaitement détachées sur la centrale…
Un caractère toujours aussi vif et autoritaire, mais une image sonore d’une rare cohérence et plénitude, l’AVR390 n’a décidément rien perdu de ce qui fait le charme de ses homologues en matière de qualité de préamplification. Les mesures sont d’ailleurs excellentes pour un amplificateur AV, avec une bonne diaphonie (103 dB) traduisant à la fois une image sonore spatialisée et une très belle séparation des canaux.
Une composante particulièrement importante lorsqu’il s’agit de conserver notamment des dialogues parfaitement intelligibles en toutes circonstances, ou par exemple lors des transitions centrale/caisson selon les timbres et les intonations de voix (cf : Le Hobbit : la Désolation de Smaug), mais aussi et surtout une excellente gamme dynamique/niveau de bruit, qui permet dans le cas présent, de conserver toute la richesse et l’intensité des bandes sons. Une vraie machine à frissons.
La notion de puissance entre évidemment en considération, toutefois, la réserve du AVR390 est totalement en mesure d’alimenter la plupart de systèmes sans sourciller. Dans le cas présent, l’amplificateur Arcam a été associé tout au long de ce test à une configuration 7.1.2 composée d’une paire de colonnes Magnat Quantum 1009S et du pack XTZ Cinema. Les enceintes Atmos sont directement alimentées par un intégré stéréo Yamaha A-S2100 utilisé comme bloc de puissance. Pour une surface d’écoute (et non une pièce) de 30 m² et moins, c’est amplement suffisant, au-delà l’ajout d’un bloc de puissance ou le choix d’un AVR550 ou AVR850 se justifient davantage.
Les écoutes musicales :
Au-delà d’excellentes performances en Home cinéma, tout comme le reste de la gamme, l’AVR390 jouit de très belles prédispositions en matière de musicalité. Sans atteindre le degré d’excellence du SR250, un ampli atypique à cheval entre intégré stéréo et Home cinéma, lors des écoutes musicales l’amplificateur délivre une image sonore alliant musicalité, transparence et naturel des timbres. Le niveau de détails et la profondeur d’écoute sont particulièrement appuyés, et cette vivacité si caractéristique sur l’attaque de la note toujours aussi savoureuse.
Il n’en reste pas moins tout aussi évident, plus d’ailleurs qu’en Home-cinéma, que cette sensation d’extrême intensité et tension éprouvée sur certains morceaux avec le SR250, en particulier sur les percussions, tout comme cette capacité à exploiter pleinement les enceintes très exigeante, se fait ici moins marquée.
Upscaling & traitement vidéo :
Tout comme ses grands frères, l’AVR390 intègre également un scaler 4K. Objectivement, les résultats sont raisonnables, sans toutefois être exceptionnels en comparaison de ce que l’on peut aujourd’hui trouver sur un Oppo UDP-203 et Panasonic DMP-UB900 par exemple, ou certaines TV et vidéoprojecteurs comme nous l’avons encore vu récemment avec le Sony XE90.
En revanche, toujours aucun filtre de post-traitement vidéo n’est proposé, seulement un mode bypass afin de laisser la mise à l’échelle à un lecteur Blu-ray 4K ou un scaler externe.
Arcam AVR390 : prise en charge multimédia et réseau
Aucun changement de ce côté-là, les amplis Arcam ne se sont jamais démarquées par leurs fonctionnalités multimédias, mais en même temps, était-ce vraiment ce que l’on attend ? Non assurément, nous aurions par contre apprécié un petit effort.
Comme la plupart des amplis en 2016, Arcam propose d’accéder aux radios Internet. L’application vTuner propose plusieurs filtres de tri par genres musicaux, pays, stations les plus écoutées, etc., et de créer au besoin une liste de favoris. La section réseau et multimédia nous intéresse un peu plus, même si l’on reste sur une approche extrêmement classique, l’AVR390 autorise la lecture des fichiers audio depuis un ordinateur, smartphone ou tablette en uPnP/DLNA, en revanche l’AirPlay et le Bluetooth manquent à l’appel. Un regret néanmoins assez vite oublié grâce à l’application MusicLife qui permet de streamer sa musique depuis un iPod/iPhone et iPad, et les appareils Android depuis quelques mois.
La section réseau reste un brin limitée en comparaison de ce que propose aujourd’hui une majorité de concurrents, et l’interface austère. Cependant, pour une très large majorité d’utilisateurs, sa capacité à lire en réseau les fichiers audio encodés en MP3, AAC, WMA, WAV et FLAC jusqu’en 192 kHz/24 bits se montre amplement suffisante (48 kHz/24 bits en USB). On regrette égallement l’absence de prise en charge du DSD, on soulignera d’ailleurs que l’amplificateur réalise une conversion en LPCM 88.2 kHz lorsque les fichiers DSD (.dsf, .dff) sont lus depuis un lecteur Blu-ray ou un lecteur audio réseau compatibles.
Conclusion : faut-il acheter l’Arcam AVR390 ?
Malgré une réserve de puissance plus limitée que ses homologues, l’AVR390 n’a rien perdu de ce qui fait tout l’attrait des amplificateurs audio-vidéo de la marque. Un caractère explosif, autoritaire et très rugueux lors des écoutes Home-cinéma, une brute épaisse au sens propre comme au figuré. Il n’en reste pas moins doué d’un vrai sens de la mesure, avec cette capacité à offrir en toutes circonstances une séparation des canaux de premier ordre et une parfaite clarté des dialogues.
Des qualités que l’on retrouve bien entendu lors des écoutes musicales, moins vif dans ce registre que le SR250 ou l’AVR550, l’AVR390 laisse ici davantage parler son sens du rythme affirmé et un niveau de détails d’une richesse rare.
On peut émettre quelques regrets, en particulier un design et afficheur LCD qui ont incontestablement fait leur temps. Un amplificateur AV n’a rien de séduisant par nature, pour autant, il est vraiment temps que le fabricant opte pour de nouveaux moules de châssis, et un afficheur LCD (voire OLED) un minimum séduisant. Une remarque tout aussi valable pour l’IU, qui malgré un caractère particulièrement complet, s’avère esthétiquement trop peu attrayante.
12 commentaires
Bonjour Pierre,
Comment situer l’AVR 390 par rapport aux Anthem (ancien MRX 310 et nouveau MRX 520) sur la qualité d’écoute ?
Sinon bravo pour le nouveau HC Review, c’est très agréable à parcourir avec de nombreux tests
Bonjour Riton et merci 😉
À prix plus ou moins équivalent, l’Arcam est un sérieux compromis. Le MRX520 est une très bel ampli, mais il est nettement moins flexible que l’AVR390 en terme de connectique et de canaux amplifiés. Sur la qualité d’écoute même, les deux se valent très sincèrement en Home-cinéma, l’Arcam possède cependant une fibre un peu plus musical c’est indéniable.
Bonjour Pierre.
Je viens de découvrir hcreview! Félicitation pour le boulot.
J’écris parce que les ampli arcam m’ont toujours fait de l’oeil (pas pour le design, effectivement il est grand temps qu’ils se bougent).
Je ne doutais pas de la qualité de l’ampli, la conclusion est à hauteur de la marque. En revanche, J’ai tiqué sur un point. J’ai aussi des Magnat 1009s (je suis ravis que tu fasses des tests avec ces formidables enceintes). Mais j’étais persuadé que les 1009s doivent avoir un ampli de puissance aux fesses pour vraiment tourné (J’ai un yamaha 2050 et un rotel 1552 mk2). Si J’ai bien compris ta remarque l’arcam suffit à faire tourner les 1009s sans problème en conservant une très bonne qualité d’écoute ?
Si la réponse est oui, ca deviendrais intéressant de basculer chez arcam (le jour où ils auront un nouveau design!!!!!). Merci à toi.
Bonjour Fred et merci,
L’AVR390 est capable de les exploiter, pour autant il est nécessaire de nuancer. Pour en tirer le maximum (en particulier sur le grave), la solution du bloc de puissance reste à privilégier, dans ton cas je conserverais donc le Rotel bien au chaud afin de conserver un maximum de flexibilité 🙂
Lequel est le meilleur entre cet AVR 390 et u NAD 758 / 777
J’ai mis de côté les marques Denon Yam Rotel
Donc il me reste ARCAM ou NAD
Bonjour,
Je me pose exactement la même question…
Arcam AVR 390 / 550 ou NAD 758 V3 / 777 V3 ??? Qui serait dans mon cas associé à un pack d’enceintes plus caisson Klipsch.
En espérant une ou des réponses de passionnés disposant ou ayant de bonnes connaissances de ces amplis…
Un grand merci par avance !
Bonjour Pierre un test de l’avr 550 est il prévu ?
Bonjour Christophe,
Si vous êtes plusieurs à le demander, pourquoi pas bien sûr 🙂
Bonjour Pierre,
Oui… Un test de l’AVR 550 serait le bienvenu !
Merci !
Je suis demandeur également
Je suis dans l’attente de ce test
J’ai abandonné le NAD 777 v3
je me suis orienté sur le Arcam 550 dorénavant
Bonjour, j’aimerais adjoindre un bloc de puissance à cet ampli dans l’optique de passer en Dolby Atmos 5.1.4, est ce que Le Emotiva xpa-5 gen3 plutôt qu’un p429 vous paraît il être un bon choix…?
Merci !
Salut,
Pour être possesseur d’un XPA-7 je ne peux que te conseiller celui-ci. C’est puissant,ferme dans le grave avec un aigu très détaillé. J’ai rien trouvé de mieux pour le prix.